Konni, 21 fév (ANP) – La petite localité de Massalata en retrait de la grouillante cité de Konni (400 km Est de Niamey) s’anime chaque année à l’occasion de la fête des Azna ou le rassemblement annuel des animistes, un événement tant attendu par les populations et scruté par les autorités du pays en raison surtout de sa dimension ‘’météorologique’’ dans un pays dépendant à plus de 80% des cultures pluviales. Cette année, la cérémonie s’est déroulée le mercredi 20 février en présence du secrétaire général de la préfecture de Konni et des cadres départementaux devant une foule nombreuse.Depuis la nuit des temps, le rituel est immuable : rassemblement sous un grand arbre servant d’autel où est immolée une bête dans une débauche de couleurs, de sonorités, de senteurs suivi de la consultation de la terre.Le moment est solennel et chargé de mysticisme dont seuls les initiés ont le secret.Puis, la voix grave et ésotérique du chef Azna brisa le silence pesant de l’attente : Sarki Matsahi (le chef) s’avance au milieu de la foule, pied et tête nus, drapé de son boubou rouge sang ceint de multitude d’amulettes, toise la foule avant de donner son verdict.En croire le chef animiste, cette année connaitrait des pluies abondantes accompagnées des inondations, des calamités telles que l’invasion des sauterelles, des oiseaux granivores et des chenilles. Il préconise à la population et aux autorités de faire de l’aumône de haricot tous les dimanches et de la boule – farine de mil malaxée- tous les vendredis afin de minimiser les effets pervers de l’année pluvieuse à venir. Celle-ci s’étend de juin à août.Au Niger, l’islam qui est la religion de plus de 90% de la population coexiste avec des croyances ancestrales et préislamiques survivantes dans des nombreuses contrées incarnées par exemple par le Baoura, chef animiste de l’Arewa (300 Km Est de Niamey) ou le Sarki Matsahi de Massalata.TSA-CA/ANP- 00109 février 2019