Niamey, 16 mars (ANP) – Le Président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) Pr Khalid Ikhiri s’est rendu, ce lundi 16 mars 2020, sur les décombres du marché Tagabati de Niamey ravagé le dimanche 15 mars par un incendie, et à la police judiciaire pour rendre visite aux personnes interpellées à la suite des manifestations de la société civile.Provoqué lors des manifestations de la société civile du dimanche 15 mars, cet incendie a occasionné, selon le Ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed, la mort de trois commerçants se trouvant dans le marché et d’importants dégâts matériels.Cette situation a amené le syndicat des commerçants du Niger a annoncé 48 heures de « marché mort ». Cependant ce mouvement n’a pas été suivi par les commerçants, qui ont ouvert leurs commerces ce premier jour de la grève, a constaté une équipe de l’ANP.Rappelons que les organisations de la société civile, auxquelles se sont joints des formations politiques et des syndicats entendaient, par cette marche, protester contre les irrégularités révélées dans la gestion des dépenses militaires dans un audit, et apporter leur soutien aux forces de défense et de sécurité (FDS). La police a procédé à des interpellations puisque ces manifestions ont été interdites la veille en raison des mesures de lutte contre le coronavirus décidées en Conseil des Ministres le 13 mars.Le Professeur Khalid Ikhiri s’est également rendu à la police judiciaire pour rencontrer les personnes interpellées dont des leaders des mouvements associatifs. Au total, 11 personnes ont été interpellées dont certaines ont déjà recouvré leur liberté à la suite des enquêtes qui se poursuivent.« Nous nous sommes rendus sur les lieux pour, d’une part, présenter nos condoléances aux parents des victimes et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés, et d’autre part, faire le constat des dégâts occasionnés par cet incendie », a déclaré Pr Khalid Ikhiri au terme de ces deux visites.Il s’est également rendu à la police judiciaire pour, selon ses propos, « s’enquérir des conditions de détention des personnes qui ont été interpellées au niveau de la police ». « Ces dernières nous ont affirmé qu’elles n’ont subi ni traitement inhumain ou dégradant, ni torture au cours de leur interpellation et pendant leur séjour à la police judiciaire. Ce qui nous a réconforté. Cela va tout droit dans les préoccupations et le rôle assigné à la CNDH », a-t-il précisé.Pr Khalid Ikiri a, enfin, rassuré que « la CNDH n’a jamais interféré dans une affaire pendante à la justice ».AS/CA/KPM ANP-0093 Mars 2020