Niamey, 15 oct (ANP)-La majeure partie de la population de la capitale se compose de ressortissants de l’intérieur du pays qui se retrouvent à Niamey pour servir dans l’administration, pour étudier ou pour des activités commerciales et des fois pour chercher de meilleurs débouchés pour l’avenir.
Une fois dans la capitale Niamey, et ne disposant pas de leurs propres maisons, ils sont obligés de louer dans des habitations communément appelées ‘’célibatériums’’ ou cours communes. Du coup, se dressent devant eux des difficultés liées à la vie citadine et au vivre ensemble pour des personnes venant de divers horizons. Il est même souvent difficile de trouver ce genre de maisons.
Avec la demande de plus en plus croissante des maisons ou chambres à louer, et au vu du caractère marchant qui entoure ce phénomène, les maisons de location se font rares dans la ville de Niamey. Ce qui fait grimper du coup le coût de leur location. Il est actuellement très difficile d’en trouver dans le centre-ville.
Les prix des chambres en location varient en fonction de la situation géographique et de la qualité de prestation de ces maisons de location.
A titre d’illustration, une chambre à louer ordinaire en dur est louée entre 25.000 à 50.000 francs CFA. Ce montant s’explique du fait que certaines chambres comportent des douches internes et ou des compteurs électriques individuels, quelles nouvelles ou délabrées, bondés de populations, insalubres, avec des conditions de vie moins reluisantes.
On retrouve le plus souvent au sein de ces célibatérium, plusieurs chambres allant de quatre à une dizaine, souvent même au-delà de dix. Chaque chambre représente une famille avec ou sans enfants. Dans ces ‘’célibatérium’’, point de cours d’aération, point de parking, partageant le plus souvent les mêmes douches ou les mêmes points d’eau ou cuisine.
Djibrilla Hama, 47 ans, résident d’un célibatérium au quartier Banifandou de Niamey déclare ‘’louer une chambre de 40.000 francs le mois, avec onze autres familles dans la même maison. J’ai, certes, mon propre compteur électrique comme tout le monde, mais je partage une seule douche et le même robinet. Ce qui m’oblige à me lever très tôt le matin pour pouvoir prendre ma douche à temps et aller au boulot à l’heure’’.
C’est ce qu’estime Madame Hadjara, mère de six enfants dont deux filles de plus de quinze ans.
‘’ Nous vivons dans un célibatérium parce que mon mari se trouve aux Etats unis, et présentement il est en train de construire à Niamey. Pour l’instant nous souffrons parce que mes enfants ont du mal à s’épanouir, on vit tous dans la même chambre, et le matin on fait la queue pour aller à la douche en fonction de nos priorités’’.
Pour sa part, M. Fayçal, jeune célibataire policier, il nous indique qu’il loue dans ‘’la même maison avec son bailleur et sa famille dans une chambre salon avec douche commune et compteur commun à 25000 F CFCA, mais ces derniers ils me dérangent de telle sorte je ne même pas me reposer une fois descendu de son service’’.
‘’Mon bailleur me demande de lui donner d’avance sur son loyer dès qu’il n’a pas d’argent’’ a ajouté M. Faycal.
Parce qu’il n ya pas de règlementation autour des maisons dites célibatérium, les propriétaires peuvent à tout moment décider de rehausser les prix de locations, ou même de déloger les locataires indésirables ou indélicats.
ADA/AS/ANP 094 octobre 2020