NIAMEY, 23 Janvier (ANP) – Le Président nigérien Issoufou Mahamadou a proposé, ce samedi 23 janvier 2021 lors du 58ème Sommet ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, d’ériger les contingents militaires des pays de la CEDEAO qui évoluent au sein de la MINUSMA en brigade avec un mandat offensif sur le modèle mis en place au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO).
Le Chef de l’Etat nigérien a fait cette proposition en ce que « la lutte contre le terrorisme exige des avancées décisives au plan démocratique et du développement économique et social », mais aussi et surtout après avoir fait observer que « le terrorisme est actuellement la plus importance menace sécuritaire » que vivent au quotidien certains pays membres de l’Organisation dont son pays, le Niger, qui a récemment essuyé la mort de plus de 100 civils, notamment lors des attaques terroristes menées contre deux villages de la Région de Tillabéry le 02 janvier dernier.
Selon lui, il faut également, en plus de la nécessité de déclencher la force en attente de la CEDEAO, une forte solidarité en matière de mobilisation de ressources financières, acceptant pour cela la proposition du Président ivoirien Alassane Ouattara de conduire, avec le Président en exercice de la CEDEAO, les offensives nécessaires.
Traitant de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, le Président Issoufou Mahamadou, après avoir remercié le Président nigérian Muhammadu Buhari, Champion désigné de la CEDEAO pour la lutte contre la Covid-19, « pour son leadership et pour le travail remarquable qu’il a accompli dans la coordination de la riposte commune face à la propagation de la pandémie », a déclaré qu’avec la résurgence de la seconde vague de la pandémie constatée depuis quelques semaines dans la plupart de nos pays, il est important « de rester sur le pied de guerre, à demeurer vigilants, à maintenir les mesures barrières édictées dans nos pays respectifs, afin d’interrompre la circulation du virus ».
Il a surtout tenu à rappeler ses répercussions économiques et sociales qui ont eu pour effet de créer la récession et une détérioration importante du tissu économique de la plupart des Etats avec une baisse drastique des ressources financières, l’aggravation des déficits budgétaires, la perte d’emplois, etc., avant d’appeler la CEDEAO à jouer pleinement son rôle, notamment en définissant des stratégies continentales africaines en matière de recherche et d’acquisition de vaccin.
Sur le plan économique, le Président Issoufou Mahamadou s’est réjoui de l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2021, de la Zone de Libre Echange Continental Africaine (ZLECAf), exhortant les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cet Accord, alors que la CEDEAO devait « commander une étude sur les avantages comparatifs de notre région par rapport aux autres régions du continent ».
Relativement à la situation politique des pays membres de la CEDEAO, le Chef de l’Etat nigérien a félicité la Mission de Médiation de la CEDEAO pour le suivi efficace du déroulement de la transition politique au Mali.
Pour le Niger, il a voulu remercier l’accompagnement de la CEDEAO dans la bonne conduite du processus électoral qui aboutira, le 21 février prochain, à l’organisation du 2ème tour de la présidentielle et donc à l’élection d’un nouveau Président de la République.
Au terme de son second et dernier mandat constitutionnel, le Président Issoufou Mahamadou ne s’est donc pas présenté à ces élections. Aussi, a-t-il voulu saisir cette occasion pour dire au revoir et remercier ses pairs de la CEDEAO pour la confiance qu’ils ont bien voulu placer en lui en lui confiant plusieurs projets d’intérêt communautaire dont celui de la monnaie unique.
KPM/ANP- Janvier 2021