NIAMEY, 28 janvier (ANP) – Le Premier Ministre Brigi Rafini a présidé, ce jeudi 28 janvier, la cérémonie de lancement officiel d’un portail national de service public du Niger dénommé ‘’SERVICE-PUBLIC.NE’’.
Financée à un peu plus de 450 millions de francs CFA (700.000 euros) par l’Agence Française de Développement (AFD), la conception de cette plateforme digitale a été pilotée par l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI), en partenariat avec le Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME), avec le renforcement du savoir-faire de l’écosystème nigérien des start-up et la Diaspora nigérienne. Elle vise à accompagner la transformation numérique de l’administration nigérienne.
Ce nouveau portail de services publics dédié aux démarches administratives permettra, entre autres, aux citoyens nigériens, de l’intérieur comme de l’extérieur, de consulter 80 démarches administratives, de la demande du certificat de nationalité, de casier judiciaire, de la délivrance du permis de construire à la demande d’exonération fiscale pour les entreprises.
En vue de permettre l’accessibilité du portail à un groupe plus large possible, le site dispose d’une description audio de chaque démarche avec des traductions en haoussa et zarma.
En procédant au lancement de cette plateforme, le Chef du Gouvernement nigérien a indiqué que ce projet est novateur, en ce sens qu’il « entre dans le cadre du processus de transformation digitale initiée par le Gouvernement du Niger ».
« La digitalisation des services publics découle d’un engagement du Président de la République de renforcer les bases du développement économique de notre pays en misant sur le développement du numérique », a-t-il expliqué, précisant que l’objectif du portail numérique national des services publics est de rendre l’accès des services publics plus efficace, plus transparent et plus inclusif.
« Il s’agit d’une suite logique des réformes en cours qui arrivent à un moment très particulier où la pandémie de la Covid-19 a révélé l’importance des télécommunications et des services numériques pour assurer la continuité des services et la résilience de l’économie nationale », a-t-il déclaré.
Dès lors, a ajouté le Chef de gouvernement, « il paraît impératif de disposer d’une plateforme évolutive permettant à tout citoyen d’avoir un point d’entrée unique de l’information certifiée et l’accès à des services équitables ».
Pour sa part, l’ambassadeur de France au Niger, M. Alexandre Garcia, il a déclaré que la démarche vers une administration numérique « est très importante pour les pays en transition, en vue d’établir une gouvernance efficace, transparente et inclusive, dans le but de contribuer au développement socio-économique des populations ».
Par ailleurs, le Projet d’Appui à la Modernisation de l’Etat pour un Service Public de qualité sur le territoire (AMESP), d’un montant de 5 millions d’euros en subvention par la France, piloté par le Ministère de l’Intérieur et le HCME, « ambitionne de contribuer au renforcement de la présence de l’Etat dans certaines régions marquées par l’insécurité », a précisé le diplomate français.
L’ambition, selon Alexandre Garcia, « est que demain, ces démarches puissent s’effectuer directement en ligne, sans passer par un guichet physique ».
Le Haut-Commissaire à la Modernisation de l’Etat, M. Oumarou Saley Amadou, a, quant à lui, rappelé que le HCME avait initié un certain nombre d’actions tendant à faciliter l’accès aux services publics aux usagers. « Conjuguant nos efforts avec l’ANSI, nous avons pu, dans un délai assez bref, avec le concours de certains partenaires comme l’Agence MOUGANI, arriver à ce résultat ».
Le Directeur général de l’ANSI, le Ministre Ibrahim Guimba Saidou, a annoncé que « l’ambition que nous nourrissons est d’arriver à une administration « Zéro Papier » à l’horizon 2028. Ce qui semblait totalement utopique il y a 2 ans, prend forme et semble désormais réaliste. Surtout du fait de la COVID-19 qui a totalement bouleversé notre vie et surtout notre environnement de travail. Désormais on ne parle plus que de télétravail même dans des pays pauvres ou à revenus limités comme le Niger ».
Selon lui, « ce portail facilitera le travail aux agents de l’Etat et contribuera à améliorer la productivité, la traçabilité et la transparence dans les administrations », en même temps qu’il facilitera l’accessibilité et la disponibilité permanente de services publics de qualité aux usagers, quel que soit leur lieu de résidence, a-t-il expliqué.
Il a enfin exhorté les pays amis et partenaires au développement à renforcer leur accompagnement et à mobiliser davantage des ressources au profit de la jeunesse et des populations du Niger.
SML/KPM/ANP-102 Janvier 2021