NIAMEY, 29 Mars (ANP) – Au Niger, le candidat de l’opposition arrivé au second tour de l’élection présidentielle, l’ancien Président Mahamane Ousmane a appelé, ce lundi 29 mars 2021, à des marches pacifiques continues à partir du 30 mars 2021 pour contester les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle et qui donnaient vainqueur son challenger, M. Mohamed Bazoum.
« Je demande à toutes les structures de la CAP 20-21-ACC-FRC et Alliés, à tous les citoyens nigériens épris de paix et de justice d’organiser des marches citoyennes pacifiques sur toute l’étendue du territoire de la République à partir du mardi 30 mars 2021 », a-t-il écrit dans un message dit du 29 mars 2021.
Dans ce message, l’ancien Président de la République du Niger du 16 avril 1993 au 27 janvier 1996 précise que « ces manifestations seront poursuivies sans arrêt jusqu’à la reconnaissance des vrais résultats sortis des urnes consacrant la victoire du Changement et la libération sans condition de tous les prisonniers politiques arbitrairement détenus ».
Rappelons que depuis l’annonce des résultats globaux provisoires par la CENI, M. Mahamane Ousmane revendique la victoire, alors que son challenger est annoncé victorieux du second tour du scrutin présidentiel du 21 février 2021. Il avait déposé un recours devant la Cour Constitutionnelle afin qu’elle dise le droit et respecte le choix du peuple nigérien.
Mais la Cour Constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays en matière électorale, dans son arrêt en date du 21 mars 2021, a déclaré M. Bazoum Mohamed élu Président de la République après avoir recueilli 2.492.049 voix, soit 55,66% des suffrages exprimés valables, contre 1.983.070 de voix pour Mahamane Ousmane du Renouveau Démocratique et Républicain.
Seulement, M. Mahamane Ousmane avance des nombreux manquements et défaillances qui ont émaillé le scrutin citant, entre autres, des braquages et bourrages d’urnes, des menaces par armes à feu, des renvois des délégués et membres des bureaux de vote, des procès-verbaux préfabriqués, des intimidations, etc.
Aussi, a-t-il fait savoir, « ni mon parti, ni la coalition qui me soutient et moi-même n’accepterons ce nième hold-up électoral en préparation ».
Rappelons également que suite à la proclamation des résultats globaux provisoires, des violentes manifestations ont particulièrement émaillé la capitale Niamey sous fond de protestation, de pillage de biens publics, de dégradation d’édifices, etc.
Plusieurs centaines de personnes dont l’opposant Hama Amadou sont actuellement arrêtées et déférées au parquet. Elles sont poursuivies pour un ou plusieurs chefs d’infractions dont, entre autres, incendie volontaire de lieu habité, attroupement armé, vol en réunion avec arme et violence par effraction, dégradation d’édifices, de véhicules, d’objets mobiliers, violence exercée sur les agents des forces de l’ordre, rébellion, coups et blessures volontaires avec armes.
Ces personnes sont également poursuivies pour complot contre l’autorité de l’Etat, propagande à caractère racial, régionaliste ou religieux, complicité d’incendie volontaire des maisons d’habitation, de meurtre, de dégradation des biens publics et privés et des véhicules, de vol en réunion, etc.
KPM/ANP-0145 Mars 2021