Le Président Mohamed Bazoum prévoit d’investir 15% du budget national dans le secteur agricole durant les 5 prochaines années

Le Président Mohamed Bazoum prévoit d’investir 15% du budget national dans le secteur agricole durant les 5 prochaines années

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Niamey, 29 Avril (ANP) – Le Président de la République Mohamed Bazoum a dévoilé, ce jeudi 29 avril 2021, son intention de porter à hauteur de 15% du budget national le financement du secteur agricole durant le quinquennat de son mandat.

Le Chef de l’Etat nigérien a fait cette annonce alors qu’il participait à un dialogue virtuel de haut niveau sur le thème : « Nourrir l’Afrique : un leadership pour intensifier les innovations réussies ».

Cet engagement du Chef de l’Exécutif nigérien de porter à 15% du budget national le financement de ce secteur va au-delà de l’engagement de Maputo, un seuil idéal que les pays africains se sont fixés.

Ce dialogue, indique-t-on, vise à identifier les moyens d’étendre les activités, d’accroitre le financement et de renforcer les partenariats afin de mieux exploiter la technologie et innover pour transformer l’agriculture en Afrique.

Le dialogue virtuel a mis en liaison plusieurs Chefs d’Etat et de Gouvernement africains, dont le Président Felix Tshisekedi, Président en exercice de l’Union Africaine, Président de la République Démocratique du Congo et leurs partenaires dans le secteur agricole, tels que le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), le président du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), l’ancien dirigeant britannique Tony Blair et l’opérateur économique nigérian Aliko Dan Gote.

Dans son speech à l’occasion de cette rencontre virtuelle, le Président Mohamed Bazoum a rappelé que depuis 2011, « le Niger, sous le leadership de SEM Mahamadou Issoufou, a mis la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le développement agricole durable au cœur des priorités de son action, avec pour objectif de lutter durablement contre la faim et la malnutrition et de remettre le secteur agricole au cœur du développement économique du pays ».

A cette fin, a poursuivi le Président Bazoum, la stratégie de l’I3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) a été élaborée et elle constitue, depuis lors, la politique publique et le cadre de référence pour les investissements dans ce secteur. « Elle a pris en compte les engagements régionaux (CEDEAO, UEMOA, CILSS) et continental africain en matière de politique agricole, notamment le CADDP et les Engagements de Maputo et de Malabo », a souligné le Mohamed Bazoum.

A l’échelle planétaire, rappelle toujours le Chef de l’Etat nigérien, cette politique reprend l’objectif du développement durable (ODD 2 Faim Zéro : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable).

« Grâce à la mise en œuvre de la stratégie de l’I3N, ces 10 dernières années, le Niger n’a pas connu de crise alimentaire et nutritionnelle majeure et le pays a connu des progrès dans ces domaines », s’est réjoui le Président Bazoum, qui rappelle également que « globalement, ce sont plus de 2 500 milliards FCFA qui ont été investis en 10 ans dans l’Initiative 3N ».

S’exprimant sur les initiatives suscitées par la mise en œuvre de l’I3N, le Président Mohamed Bazoum soutient qu’elles contribuent concrètement à la modernisation du secteur en testant des approches et des services innovants. A titre d’exemples des innovations ayant contribué à la modernisation de l’agriculture nigérienne, le Chef de l’Etat a cité « le recours au numérique dans le domaine agricole ».

« La digitalisation permet de toucher rapidement de nombreux acteurs pour diffuser des informations ciblées, en prenant acte du fait que de nombreux producteurs ont accès à un smartphone et aux réseaux sociaux », a-t-il commenté.

« Sur le terrain, à travers la généralisation des plateformes de services intégrés aux petits producteurs, nous visons à mettre à la disposition des producteurs et promoteurs ruraux des infrastructures et des dispositifs permettant d’accéder à l’énergie, aux ateliers de réparation, aux institutions de micro finances, à l’information et à différents types de services de façon à constituer progressivement de véritables pôles d’activités en zones rurales », a-t-il ajouté.

Selon lui, « ce sont là certains exemples prometteurs qui démontrent que nous devons maintenir l’ambition de moderniser nos pratiques et de transformer non seulement l’agriculture mais au-delà même les systèmes alimentaires pour s’adapter aux enjeux d’avenir ».

Toujours en lien avec le thème de la rencontre, le locataire de la Présidence nigérienne compte aller plus loin. « Ainsi, notre intention est de continuer sur cette lancée, de mettre à l’échelle les innovations qui ont fait leur preuve et d’accélérer la mise en relation des acteurs pouvant contribuer à générer davantage d’innovations », a-t-il laissé entendre, indiquant que « plus largement, nous nous sommes engagés à maintenir un leadership fort et des efforts conséquents, avec le soutien de nos partenaires, dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et du développement agricole durable ».

Mais malgré les acquis et les belles perspectives, ainsi que les ambitions de taille, Mohamed Bazoum ne nie pas « qu’il reste du chemin à parcourir et que de nouveaux défis s’élèvent sur notre route ».

« Pour les 5 prochaines années de mon mandat, dans le cadre de mon Programme Renaissance III, nous devons travailler pour des chaînes de valeur plus compétitives qui sauront saisir les opportunités que nous offrent la nouvelle ZLECAf, en développant l’agro-industrie et l’agroalimentaire », a soutenu le dirigeant nigérien, pour qui, il est également important de « promouvoir l’émergence d’un secteur privé qui soit pourvoyeur d’emplois pour les jeunes et créateur de richesses et contribuant à l’autonomisation des femmes en milieu rural, non seulement dans le domaine de la production, mais également de la transformation et de la promotion des produits locaux ».

« Enfin, nous devons également prendre en compte les nouveaux facteurs de vulnérabilité qui nous assaillent et le défi que représente l’instabilité dans certaines zones de notre pays du fait de la situation sécuritaire dans les pays voisins », a-t-il martelé.

« La cause de la lutte contre la faim et la malnutrition nécessite la concrétisation des engagements globaux, dont l’accord de Paris sur le Climat pour la mobilisation de 100 milliards de dollars par an. C’est pourquoi j’en appelle à un sursaut des organisations internationales, continentales et régionales, des agences de financements, des pays riches et des pays en développement autour de l’objectif de l’ODD2 FAIM ZERO, qui est à notre portée si nous conjuguons nos efforts et renforçons la solidarité », a plaidé le Chef de l’Etat nigérien.

« Les besoins du Niger pour entreprendre des productions agricoles de substitution aux importations de 800.000 Tonnes de céréales s’élèvent à 302 millions d’Unités de Compte », a-t-il déclaré, avant de terminer en lançant un appel à l’endroit de ses pairs Chefs d’Etat africains et leurs partenaires sectoriels à poursuivre les efforts conjoints afin « de bâtir ensemble des systèmes alimentaires durables et résilients pour éliminer la faim et la malnutrition ».

MSB/KPM/ANP-159 Avril 2021

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