Niamey, 7 Mai (ANP) – « Notre objectif est de donner au peuple nigérien un accès à des services de télécommunications de qualité à un coût abordable ». C’est en substance l’engagement qu’a pris le Président de la République Mohamed Bazoum lors d’une réunion de travail qu’il a présidée ce vendredi 7 Mai 2021 en son Cabinet sur ledit secteur.
Cette réunion qui a regroupé, autour du Chef de l’Etat, les acteurs étatiques et opérateurs privés du secteur des télécommunications au Niger vise, selon le Président de la République, à créer un cadre d’échange autour de « cette situation peu reluisante » dans laquelle végète ce secteur stratégique afin qu’ils finissent ensemble « les orientations nouvelles à imprimer à ce secteur et de relancer ce maillon important de l’économie nationale ».
Dans son mot introductif, le Président de la République a d’abord rappelé à ses invités du jour « le rôle que les télécommunications sont appelées à jouer » par le biais de leurs structures respectives, et ce, « en vue de la concrétisation de notre programme de développement économique », avant de dresser un tableau sombre de la situation de ce secteur économique.
« Le secteur privé en général, le secteur des télécommunications en particulier, contribue pour une part importante dans l’essor des économies de plus en plus financiarisées et numérisées », a déclaré le Chef de l’Etat, avant de faire remarquer que « le secteur des télécommunications au Niger, pour malheureusement avoir été confronté à certains problèmes ces dernières années, n’a pas connu le développement auquel il était promis ».
« Les effets de cette situation ont été d’un réel préjudice pour l’économie nationale. Aujourd’hui les services de télécommunications au Niger sont très chers, plutôt de mauvaise qualité, caractérisés par des faibles débits, un accès très limités et peu vulgarisés », a regretté le Président Mohamed Bazoum.
Selon lui, malgré certaines avancées comme le déploiement de la 4G, la situation actuelle du secteur « reste totalement en deçà de qui ce qui aurait pu être espéré en occurrence ».
« En effet, le taux de pénétration n’est que de 43% environ quand il frôle les 100% dans des pays comme le Mali et le Burkina. Le taux de pénétration internet mobile est de moins de 20%, alors que dans les pays limitrophes, il se situe à environ 30%. Plus inquiétant, le pourcentage de compte de monnaie électronique actif n’est que de 3% alors qu’il est de 45% dans des pays dont les économies sont comparables à celle du Niger (Mali, Burkina, etc.) », a argué le Président Bazoum.
En effet, c’est pour trouver des solutions idoines à ces problèmes, explique-t-il, que cette réunion d’échange a été convoquée pour discuter prioritairement sur trois cadres, à savoir le cadre réglementaire ou la réglementation de la gestion de la fibre et le partage des infrastructures ; le cadre technique, qui contient la couverture et la qualité des services et le cadre fiscal.
Rappelant aux participants son ambition pour ce secteur, telle que déclinée dans son programme de présidence quinquennal (Programme de la Renaissance III), le Chef de l’Exécutif nigérien a indiqué que « mon intention, c’est de faire jouer au secteur des télécommunications son rôle de catalyseur de développement et de créateur d’emplois qu’il joue partout ailleurs ».
Louant le mérite du secteur des télécommunications, notamment son apport dans l’économie des pays du monde, le Président Mohamed Bazoum rapporte que selon la Banque Mondiale indique, « une augmentation de 10% du nombre d’utilisateurs d’internet se traduit par un gain de 1,38% sur le PIB. Et l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) abonde dans le même sens en déclarant qu’une augmentation de 10% du nombre d’utilisateurs mobiles (large bande, 3G et plus) se traduit par un gain de 2% du PIB ».
Aussi, a ensuite annoncé le Président nigérien, « notre objectif est de donner au peuple nigérien un accès à des services de télécommunications de qualité à un coût abordable », et cela particulièrement, « au profit des jeunes, des femmes, des petites et moyennes entreprises qui constituent la colonne vertébrale de notre économie, ainsi que son avenir ».
C’est pourquoi il a invité les participants à s’exprimer librement lors des échanges pour partager leurs opinions et discuter sur l’avenir des télécommunications au Niger « afin que ce secteur joue pleinement son rôle dans l’essor de notre économie ».
MSB/KPM/ANP-043 Mai 2021