NIAMEY, 15 Juillet (ANP) – La Banque Mondiale, dans un rapport publié ce 14 juillet 2021, préconise l’enseignement des enfants dans les langues qu’ils parlent au foyer afin de mieux favoriser l’apprentissage.
Ce rapport cible particulièrement les pays d’Afrique, où 53% des enfants souffrent de pauvreté des apprentissages puisqu’ils n’étaient pas en mesure, à l’âge de 10 ans, d’écrire et de comprendre un texte approprié pour leur âge.
En effet, selon cette étude, « les enfants apprennent mieux et sont plus susceptibles de poursuivre leurs études lorsqu’ils commencent leur scolarité dans une langue qu’ils utilisent et comprennent ».
Seulement et selon les estimations, 37% des élèves des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire sont obligés de faire leurs études dans une langue différente, « ce qui les défavorise considérablement tout au long de leur scolarité et limite leurs possibilités d’apprentissage ».
Selon ce rapport, qui porte sur les politiques relatives à la langue d’enseignement intitulé « Haut et Fort : Politiques efficaces de Langue d’Enseignement Pour l’Apprentissage », « la poursuite de politiques judicieuses en ce domaine est essentielle à la réduction de la pauvreté des apprentissages et à l’amélioration d’autres acquis scolaires, à l’équité et à l’inclusion ».
Le fait est que, précise le rapport, « les enfants les plus touchés par ces politiques et ces choix sont souvent défavorisés à d’autres égards – ils se trouvent dans les 40% inférieurs de l’échelle socio-économique et vivent dans des zones reculées. Ils n’ont de surcroît pas accès, dans le cadre familial, à des ressources qui pourraient remédier aux effets de politiques d’apprentissage inadaptées sur leur éducation. Ces facteurs ont pour effet d’accroître les taux d’abandon et de redoublement ainsi que la pauvreté des apprentissages, et de réduire le niveau général d’instruction ».
Dès lors, a préconisé Mme Mamta Murthi, la vice-présidente de la Banque Mondiale pour le développement humain, « il est essentiel de fournir aux enfants une instruction dans une langue qu’ils comprennent pour rétablir et accélérer le processus d’apprentissage, améliorer le capital humain et reconstruire des systèmes éducatifs plus efficaces et équitables ».
En effet, indique le rapport, lorsque les enfants commencent leur scolarité dans une langue qu’ils parlent et qu’ils comprennent, ils acquièrent plus de connaissances, sont mieux en mesure d’apprendre d’autres langues, peuvent faire des progrès dans d’autres matières comme les mathématiques et les sciences, sont plus susceptibles de poursuivre leurs études et jouissent d’une scolarité adaptée à leur culture et aux conditions locales.
En Afrique subsaharienne, où on compte cinq langues officielles et plus de 1 500 langues vernaculaires, le fait d’adopter de meilleures politiques concernant la langue d’enseignement permettra aux enfants de ces pays « de mieux commencer leur scolarité et de suivre un parcours qui permettra de forger le capital humain dont ils auront besoin pour assurer la productivité et la croissance à long terme de leur économie », explique, pour sa part, M. Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque mondiale pour la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
KPM/ANP-096 Juillet 2021