NIAMEY, 30 juil (ANP) – La Conférence nationale souveraine tenue du 29 juillet au 03 novembre 1991 au Niger avait constitué un jalon capital dans le processus de démocratisation du pays. Elle avait défini les grandes lignes de la constitution de la 3ème République, du code électoral et de la charte des partis politiques après un diagnostic des 30 ans de gestion post-indépendance.
Pour les dates clés, on retiendra entre autres :
– Début des travaux prévu pour le 27 juillet 1991 mais l’effondrement du toit du palais des congrès a failli tout remettre en cause ;
-Deux jours plus tard, 29 juillet 1991 1200 délégués, représentants des partis politiques, associations et syndicats étaient au rendez-vous au palais des sports de Niamey ;
-Arrivé au pouvoir en 1987 à la suite du décès du Général Seyni Kountché, le Chef de l’Etat, le Général Ali Saibou préside la séance inaugurale, déclarant qu’on n’entrave pas le cours de l’histoire.
– Malam Yaro, le doyen d’âge préside la cérémonie de l’élection du président du présidium dont le Professeur Djibo Hamani retira sa candidature pour laisser la place au Professeur André Salifou, seul candidat, désigné par acclamation ;
– La conférence se proclame souveraine, dissout les institutions et suspend la constitution de la 2ème République, adoptée 2 ans plus tôt ;
– L’une des premières tâches de la conférence était l’installation de la Commission ‘’Crimes et abus politiques’’ dont le président fut Mamane Abou.
– Amadou Oumarou dit Bonkano cité dans plusieurs affaires arrivait à Niamey, en provenance d’Abidjan le vendredi 11 octobre 1991.
– Election de Cheffou Amadou au poste de Premier ministre, avec comme cahier de charges l’organisation des élections démocratique, la moralisation de la vie publique et la relance de l’économie nationale.
– Le 2 novembre 1991, André Salifou fut nommé par acclamation au poste du président du Haut Conseil de la République, instance législative de transition.
– L’élection de 9 juges de la Haute Cour de Justice par la Conférence nationale dont le rôle est de juger les anciens dignitaires accusés de crimes et d’abus politiques et économiques.
– Le Conseil Supérieur de la Communication fut aussi nommé, composé de 9 membres dont 3 permanents pour assurer l’indépendance des médias et de garantir l’accès équitable.
Au cours des assises soit 98 jours, 185 affaires allant de crimes politiques aux détournements de fonds publics seront examinés.
On notera la gestion des ressources de l’uranium exploité dans le Nord du pays depuis début 1970, la question des Touaregs, et notamment le drame de Tchintabaraden, où, en mai 1990, en représailles à un raid touareg sur un village, l’armée, selon la presse internationale, avait abattu plusieurs centaines de personnes
Un épisode déterminant lors de la clôture de la conférence, le général Ali Saibou se soumet à la volonté du peuple, après avoir constaté et accepté « sans ressentiment ni état d’âme que son rôle est désormais réduit au niveau du symbole ».
Il s’engage à collaborer avec le Premier ministre de transition Amadou Cheffou et le Président du Haut Conseil de la République (HCR) André Salifou, jusqu’à l’élection présidentielle de mars 1993 qui avaient consacré la victoire de Mahamane Ousmane, candidat du changement.
SML/AS/CA/ANP 0173 juillet 2021