Niamey, 30 Juillet (ANP) – Mauvaise fonctionnalité de chaînes d’abattage avec des plates formes dégradées, insuffisante capacité de production, déficit de la chaine du froid, faible capacité de transport, insuffisance de personnel, l’abattoir frigorifique de Niamey peine à assurer le ravitaillement de la ville de Niamey en viande de qualité et en quantité, apprend-on.
Le Directeur Général de l’établissement M. Farouk Djangno dans une interview à l’Agence Nigérienne de Presse ce 30 juillet alerte que cette situation a pour conséquence un accroissement exponentiel des abattages clandestins dans la ville de Niamey.
Ces abattages ‘’sauvages’’ constituent une menace sérieuse pour la santé publique en général et celle de la populations de Niamey, fait savoir M. Djangno.
L’abattoir de Niamey conçu pour une production de 20 tonnes/jour est passé actuellement à 45 tonnes/jour en moyenne, doublant ainsi sa capacité de production en dépit de l’exiguïté des installations âgées de plus de 50 ans et dont les pièces de rechange n’existent plus sur le marché, note-t-on.
Dans ces conditions, il est de plus en plus difficile le respect des règles d’hygiène et les mesures sanitaires et même d’assurer la protection de la santé publique à cause de la pléthore d’apprentis bouchers sur la plateforme d’abattage exploitée plus qu’ au double de sa capacité, fait savoir le responsable de l’établissement.
‘’Le nombre de bouchers sollicitant les installations de l’Abattoir Frigorifique de Niamey a connu un bond exponentiel pour se chiffrer à 433 actuellement, alors qu’il était jusqu’à 1982 de seulement 62 bouchers ‘’.
Le premier responsable de l’abattoir a en outre informé que l’établissement est confronté à une mauvaise fonctionnalité des chaînes d’abattage, une faible capacité de transports adéquats de la viandes et des abats et une insuffisance de la chaîne de froid .
4 conteneurs frigorifiques qui ne peuvent conserver que 20 tonnes de viande maximum sont disponibles alors que les grandes chambres froides qui marchaient avec le gaz ammoniac ne sont plus fonctionnelles parce que ce gaz n’est plus utilisable, est-il détaillé.
Au plan financier, l’abattoir qui étouffe sous le poids de dettes fiscales vis-à-vis de l’Etat, ses capacités de paiement étant conditionnée à la situation des entrées immédiates des ventes alors qu’il ne bénéficie pas de subvention de l’Etat.
D’après le Directeur de l’AFRIN « toutes les opportunités sont mises à profit pour que Niamey soit dotée d’un abattoir frigorifique moderne qui réponde à tous les critères et normes internationaux d’hygiène et de qualité, seule condition pour envisager l’exportation de notre viande tant prisée sur le plan international ».
‘’C’est dans ces sens que l’Etat et ses partenaires s’activent à la création d’un nouvel abattoir, mais en attendant ceci, des dispositions sont entrains d’être prises pour améliorer les conditions de production et de distribution de viande dans la ville de Niamey mais aussi renforcer notre capacité de gouvernance et de gestion administrative’’, a –t-il dit.
La situation de l’abattoir de Niamey est très critique et pour permettre à cet établissement de pouvoir assurer la mission à lui assignée dans les conditions acceptables, que l’avènement d’un nouvel abattoir moderne est indispensable.
Crée en 1967, l’Abattoir frigorifique de Niamey, a fonctionné comme un établissement public à caractère administratif (EPA) jusqu’en 1985 et a été rétabli dans son statut d’Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) en 1986 avec l’Etat comme l’unique actionnaire.
Il a pour objectif fondamental le ravitaillement de la ville de Niamey en viande de qualité et en quantité suffisante et d’en assurer aussi l’exportation.
ADA/CA/ANP- juillet 2021