Niamey, 16 Novembre (ANP) – Le 3ème Sommet des Filles Africaines s’est ouvert ce mardi 16 novembre 2021 à Niamey, sous les auspices du Président Mohamed Bazoum.
Prévue pour durer du 16 au 18 novembre 2021, cette 3ème rencontre initiée par la Commission de l’Union Africaine est organisée autour du thème « Culture, Droits humains et Responsabilité : Accélérer l’Elimination des Pratiques Néfastes ». Elle a pour objectif d’attirer l’attention sur les questions sociales, juridiques et institutionnelles autour de la culture, des droits de l’homme et de la responsabilité, en ce qu’elles se recoupent avec l’élimination des pratiques néfastes.
Selon la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant du Niger, Mme Allahoury Aminata, « le Niger se réjouit d’accueillir le 3e Sommet des Filles Africaines car le thème qui sera débattu intéresse à plus d’un titre dans la mesure où notre pays est résolument engagé à mettre fin à toutes les violences dirigées contre les filles ».
Après avoir nourri l’espoir de voir ce sommet mener des réflexions poussées sur les thématiques identifiées, la Ministre Aminata Zourkaleini a aussi souligné que « nous attendons également des recommandations fortes dont la mise en œuvre permettra aux ministères en charge des questions des filles de nos différents pays d’avancer résolument pour une réduction significative des pratiques néfastes à l’encontre des filles ».
Quant à la Commissaire en charge de la santé, des affaires humanitaires et du développement social de l’Union Africaine, Mme Amira El Fadil, elle a fait savoir que ce 3ème Sommet, après ceux de Zambie et du Ghana, témoigne de l’engagement du Niger dans la recherche du bien-être et du bien-vivre de la fille et de la femme africaines.
En effet, a-t-elle fait savoir, l’engagement et le leadership du Niger au Sahel dans la mobilisation des Etats membres et des ressources partenaires régionaux et internationaux ont été exemplaires.
Elle a ensuite expliqué que la pandémie de Covid-19 avec ses confinements obligent à entreprendre des actions de la part des gouvernements pour le bien-être des filles et des femmes par des réponses nationales, soulignant que l’Afrique a été un modèle dans la gestion de la pandémie de covid-19.
La représentante de l’Envoyée spéciale du Secrétaire Général de Nations Unies sur les questions de violences contre les enfants, Mme Najat Maalla M’Jid, a, pour sa part, indiqué que le thème choisi est une des priorités de son mandat qui s’articule autour de messages-clés comme « mettre fin aux pratiques préjudiciables aux filles ».
Selon elle, en effet, malgré les nombreux engagements et les diverses actions menées depuis plusieurs années, la réalité des chiffres montre que les pratiques judiciables aux filles tel que les mariages précoces, la violence basée sur le genre, les mutilations génitales, l’exploitation économique, la servitude, le gavage persistent de manière alarmante.
Bien plus, a-t-elle informé, « sur notre continent, plus de 300 millions de filles sont à risque de mutilation, le mariage précoce des filles touche 20 millions des filles dans le Sahel, soit 7 filles sur 10 ».
Elle s’est surtout préoccupée du fait que cette tendance alarmante risque de s’aggraver.
Toutefois, s’est-elle réjouie, « mettre fin aux pratiques préjudiciables des filles est possible et réalisable », soulignant que « nous devons être très ambitieux et capitaliser sur toutes les bonnes pratiques, généraliser dans tous les coins du pays, dans les zones enclavées ».
Pour y mettre fin, a-t-elle préconisé, il faut investir dans les jeunes en Afrique, ne peut pas attendre car les enfants, les jeunes représentent un capital humain important en Afrique.
Selon toujours Mme Najat Maalla M’jid, « nous devons garder à l’esprit que les enfants et les jeunes d’Afrique représentent un capital, constituent la source la plus riche d’Afrique avec une population qui ne cesse d’accroitre et qui devrait atteindre 830 millions d’ici 2050 », alors qu’à l’heure actuelle, plus de 60% de la population africaine est âgée de moins de 25 ans.
C’est dire, à la suite de la Représentante des Nations Unies, que les enfants et les jeunes sont des acteurs puissants de changement, ils font partie de la solution.
Auparavant, la Députée ghanéenne Mme Lariba Zuweirababudu a indiqué que les pratiques culturelles néfastes, tel que le mariage précoce et la mutilation génitale féminine (MGF) sont des comportements discriminatoires qui se sont répétées avec le temps et ont pu être acceptées par des communautés comme étant un mode de vie et même une culture.
Le fait est que des centaines de millions des filles à travers le monde ont été exposées à un certain type d’abus, d’exploitation ou une activité néfaste. Malgré le fait que le mariage précoce et la MGF sont pratiqués à travers des continents et cultures, ils représentent des valeurs qui dévalorisent les filles dans toutes les sociétés où elles sont pratiquées.
Notons enfin qu’il est prévu, au cours de ce 3e Sommet des filles africaines, plusieurs panels en parallèle.
HA/KPM/ANP- Novembre 2021