Niamey, 03 Déc (ANP)-Le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, ce vendredi 03 décembre 2021, une séance de travail, en présence des membres du Gouvernement, avec une délégation du haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, conduite par Mme Michelle Bachelet.
Cette séance de travail constitue une opportunité pour le haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme d’écouter l’analyse de l’œuvre du Gouvernement par rapport à la situation des droits humains dans les contextes actuels et de comprendre les priorités des autorités nigériennes à avancer et à consolider les progrès au Niger.
Dans son discours d’ouverture, le Chef du Gouvernement a indiqué que «cette visite est importante, car c’est la toute première fois de son histoire que le Niger reçoit la visite de la plus haute personnalité Onusienne en charge des Droits de l’Homme, ces normes universelles qui transcendent les frontières et toutes les cultures pour sacraliser la dignité de l’être humain et le respect qu’on lui doit quelles que soient ses conditions sociales».
Il a aussi déclaré que « la protection des droits humains est un combat noble dont est porteuse, au plan mondial, l’Institution dont vous avez la haute charge ».
«Nous considérons votre déplacement à Niamey comme un signe de reconnaissance des efforts constants que déploient notre Gouvernement et notre peuple pour bâtir un Etat démocratique, respectueux des droits de l’Homme au moment où notre pays est confronté à des défis multiples, en particulier les attaques terroristes, occasionnant de nombreux morts, tant parmi les Forces de Défense et de Sécurité que parmi les populations civiles », a ajouté le Premier Ministre nigérien.
Selon le chef du Gouvernement, le Niger fait face à une menace sécuritaire dans plusieurs régions, menace qui a occasionné « un déplacement massif des populations dans ces régions affectées ainsi qu’un afflux de centaines de milliers de réfugiés en provenance du Mali et du Nigeria, pays également affectés par le terrorisme ».
Aussi, a fait savoir M. Ouhoumoudou Mahamadou « le gouvernement met tout en œuvre pour assurer un bon accueil et une intégration des déplacés et réfugiés au sein des populations hôtes en attendant que les conditions d’insécurité à la base de leur déplacement soient ramenées à un niveau acceptable ».
Tenant compte des impacts négatifs d’un séjour prolongé des populations dans les camps de déplacés et réfugiés sur l’éducation de leurs enfants et leur insertion dans la société, ‘’le gouvernement met également en œuvre un programme de retour volontaire des populations sur leurs sites d’origine lorsque les conditions de sécurité le permettent » a-t-il précisé.
Le Chef du Gouvernement a aussi souligné l’appui inestimable des agences du système des Nations Unies et des ONG dans l’exécution de ce programme, avant d’ajouter que ‘’ce processus va se poursuivre pour qu’à terme, tous les déplacés internes et les réfugiés qui le désirent regagnent leurs terroirs ou leur pays d’origine sous la protection des Forces de Défense et de Sécurité’’.
La persistance du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée, des trafics d’êtres humains et de la migration irrégulière dans les pays du Sahel en général est en partie liés à la perte des capacités de résilience des populations en raison des changements climatiques qui leur font perdre leurs moyens d’existence et accroissent leurs vulnérabilités et leur précarité économique.
Les changements climatiques pèsent lourdement sur l’effectivité des droits de l’Homme, comme l’a rappelé le Président Nigérien, il y a quelques semaines, au sommet de la COP 26 de Glasgow en soulignant les effets désastreux des sécheresses et inondations sur le revenu et les conditions de vie des populations.
Mme Michelle Bachelet, dans son intervention, s’est dite ‘’heureuse que le Niger ait maintenu une élection en 2021’’. Elle a profité de l’occasion pour interroger le gouvernement sur son engagement en faveur des droits humains et de démocratie.
Aussi, ‘’je suis heureuse de constater que le Niger a pris plusieurs mesures pour mettre fin aux violences faites aux femmes notamment les stratégies nationales de prévention et de lutte contre les violences basées sur le genre et son plan d’action ainsi que la modification des lois sur les portes qui augmentent la participation des femmes à la vie politique’’ a poursuivi Mme Michelle.
Selon la haut-commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, il est important que ‘’le Niger travaille à la validation des objectifs fixés par l’objectif du développement durable axé sur l’égalité des sexes’’.
‘’Pour donc y parvenir, il devient plus urgent d’organiser des sensibilisations de la population, pour un changement social, a-t-elle conclu.
Les différents ministres présents ont à tour de rôle intervenu pour présenter les actions menées par le gouvernement dans la promotion et la protection des droits de l’Homme dans un certain nombre de secteurs et les défis qui se posent.
ADA/AS/ANP 0037 décembre 2021
