Niamey, 10 mar (ANP)- Le président national de l’association des parents d’élèves du Niger, Wassilimane Ransarantane a appelé, ce jeudi 10 mars 2022, dans une interview accordée à une équipe de l’ANP, les chefs d’établissements scolaires impliqués dans la gestion des comités de gestion des établissements scolaires (COGES) à plus de transparence.
Annoncées par la loi du 1e juin 1998 portant loi d’orientation du système éducatif du Niger, et instituées par arrêté du 15 novembre 2006, les structures de gestion décentralisées des établissements scolaires dénommées Comité de gestion des établissements Scolaires (COGES) sont des cadres à travers lesquels les parents d’élèves participent ou appuient l’Etat dans la gestion des écoles au Niger.
Ainsi, un COGES est constitué de 3 représentants des associations des parents d’élèves, le directeur de l’école, un représentant du personnel enseignant, une représentante de l’association des mères éducatrices ou groupement féminin, et un représentant de la coopérative des élèves.
Ce comité intervient dans les préparatifs de la rentrée scolaire et la gestion des matériels de l’école, la construction des classes en paillote, la gestion et la distribution des fournitures scolaires.
Cependant il n’est pas rare de constater des difficultés surgir dans la gestion au quotidien des COGES, plus particulièrement des conflits de compétence entre le COGES et les chefs d’établissements, et de fois même, avec les parents d’élèves.
Interrogé sur ces difficultés, le président national de l’association des parents du Niger, Monsieur Wissilimane Ransarantane a d’abord déploré l’ignorance des textes régissant ces COGES par la plus grande majorité des parents d’élèves.
‘’Nous, en tant que parents d’élèves, les grandes difficultés que nous rencontrons sont liées à la méconnaissance même des textes par les parents d’élèves’’ a-t-il déclaré.
Le président national des parents d’élèves du Niger d’annoncer que ‘’les comités de gestion sont une émanation de l’association des parents d’élèves. Le fonctionnement est clair, mais malheureusement nous n’avons pas le soutien des membres intellectuels de l’association et de l’administration scolaire pour faire comprendre aux uns et aux autres le rôle lié à chaque structure et à chaque membre’’.
‘’Vous savez, dès qu’il y a argent, c’est un problème. Nous, l’association a existé plus de 40 ans, nous n’avons jamais senti des problèmes, mais depuis que ces comités de gestion sont institués dans les établissements, nous avons commencé à rencontrer des difficultés dans la gestion des établissements’’ a précisé Monsieur Wassilimane pour qui ces comités sont pourtant là pour ‘’appuyer, aider l’Etat pour qu’il puisse mettre nos enfants dans des bonnes conditions de travail’’.
Mais malheureusement, a-t-il souligné, ‘’ces comités de gestion sont venus nous mettre les bâtons dans les roues, car quand nos représentants vont dans ces établissements, ils sont embobinés, embourbés de façon qu’on ne comprend pas’’.
Pour le président Wassilimane, dans la ‘’majorité de ces établissements, la gestion financière des COGES est faite par les chefs d’établissement qui gèrent, voilà la grande difficulté, parce-que rares sont les établissements locaux qui font le bilan transparent et quand on vient à une assemblée générale, ce sont les chefs d’établissements qui ce lèvent pour faire le bilan alors qu’ils n’ont pas ce droit’’.
‘’Moi, parent d’élèves, j’aurais plus confiance qu’un parent vient dire voilà ce que nous avons dépensé par rapport à vos cotisations que quand c’est un chef d’établissement qui le fait’’ a poursuivi Wissilimane qui recommande aux chefs d’établissement de n’être que ‘’les répondants de l’Etat et de recadrer les choses et aider l’Etat pour que l’école reprenne ses lettres de noblesse’’.
Abordant la question de mobilisation des cotisations des parents d’élèves, le président Wissilimane soutient qu’il n’y a pas de sanction en cas de refus de payement, mais son association continue de ‘’sensibiliser les parents car c’est une honte qu’on dise que ton enfant n’a pas payé’’.
Quant aux chefs d’établissement, ils font de la ‘’rétention des bulletins’’ pour faire payer ces cotisations, ce qui, selon Wissilimane, ‘’ne profite pas vraiment à la mobilisation des ressources’’.
‘’Nous demandons à l’Etat de prendre toutes ses responsabilité pour que chacun joue son rôle, l’enseignant joue son rôle d’enseignant, et que le parent et le partenaire amènent leur contribution et qu’ils soient impliqués, et enfin, que les enseignants se dégagent de la gestion financière’’ a-t-il laissé entendre.
Interrogée sur le même sujet, la directrice du CEG7 ou collège Abdoulaye Babakodo, Mme Abdoulkadir Mariama a indiqué que les activités pour lesquelles son administration sollicite l’utilisation des fonds du COGES sont la réparation des tables-bancs, l’achat de la craie, le fonctionnement, les cours d’appui, les activités culturelles des élèves souvent cofinancées avec l’amicale des anciens élèves, et le payement des frais de dossiers pour les cas sociaux de l’établissement.
‘’Toutes ces activités sont financées sur le fonds du COGES et de ce que nous recevons de l’Etat’’ a-t-elle soutenu tout en précisant que ‘’tout est fait sur la base d’un plan d’actions élaboré et validé par le comité qui est dirigé par un parent d’élève’’.
Le CEG 7 compte 530 élèves et la cotisation est fixée à 2000f CFA par élève, a-t-elle expliqué, tout en reconnaissant que ce ne sont pas ‘’tous les élèves qui arrivent à payer ces cotisations’’.
Notons que l’équipe de l’ANP a voulu en savoir un peu plus au près du point focal des COGES de la commune 3, celui-ci n’a pas répondu prétextant être ‘’nouveau sur le poste’’.
AS/ANP 0074 mars 2022