Niamey, 28Mars(ANP)- La disparité du prix de recharge de la bouteille de gaz domestique, constatée aux niveaux des différents points de vente à Niamey, est la conséquence de la non prise en compte du différentiel de transport des revendeurs dans la structure du prix de gaz, a expliqué le président de l’association de l’ADDC WADATA M. Maman Nouri dans une interview accordée à l’ANP.
Depuis Août 2019, les autorités ont fixé le prix de vente des bouteilles de gaz pétrole liquéfié (GPL) à 3750 F pour la bouteille de 12,5 kg ; 1800 F pour celle de 6 kg, et 900 F pour la bouteille de 3 kg.
Mais, il se trouve qu’au niveau des détaillants, ces prix ne sont pas respectés, la bouteille de 12,5Kg se vend jusqu’à 5000FCFA et celle du 6Kg à 2500F selon les points.
Cette anarchie a pour cause le fait que cette vente au détail, qui est dévolue aux centres emplisseurs à travers les dépôts de ventes, est aujourd’hui une activité exercée par ces détaillants qui ont estimé nécessaire de le faire eux-mêmes en faisant une surenchère des prix fixés.
M. Moctar, consommateurs au quartier Bassora, explique qu’il est obligé de se déplacer pour se ravitailler au niveau des points de vente où le prix officiel n’a pas connu d’augmentation.
M. Omar, détaillant au quartier Talladjé, raconte qu’à son niveau les prix n’ont pas connu de changement, il cède la bouteille de 12,5Kg à 4000FCA et celle de 6Kg à 2000FCFA.
Pour le président de l’Association des consommateurs ADDC Wadata, ces détaillants sont des nouveaux acteurs dont leurs activités qui n’ont pas été réellement prises en compte dans la structure du prix de gaz.
M. Maman Nouri d’ajouter que la structure des prix telle qu’elle a été faite, a énuméré des poches et des rubriques qui concernent les operateurs de gaz, à travers lesquelles on va retrouver le prix consommateur, qui est le prix de vente au niveau des dépôts des sociétés de gaz.
‘’Mais quelque part, les détaillants se sont introduits et ont transformé cette activité comme un commerce ordinaire, en achetant eux même les bouteilles et en s’approvisionnant par leurs propres moyens de transport au niveau des centres emplisseurs’’, a-t-il mentionné.
L’augmentation de ce prix peut atteindre son paroxysme surtout au moment de grande rupture, ou de grande consommation comme le mois de ramadan où les vendeurs profitent de la situation pour spéculer sur le marché du produit.
Le président de l’association des consommateurs s’interroge s’il est judicieux d’empêcher à ces détaillants de faire ce commerce alors qu’ils jouent la proximité pour les consommateurs, non « Il faut ajuster pour que ce qui doit revenir aux détaillants, en termes de transport leur soit remis », a-t-il proposé.
Pour se mettre à l’abri des problèmes récurrents de pénuries M. Maman Nouri estime qu’il est souhaitable de procéder à une augmentation de la quantité du gaz reversé sur le territoire national pour la consommation qui est de 50% du total et qui serait parfois objet de contrebande.
Selon le bulletin d’information de l’ARSE 2021, au Niger la consommation annuelle de ce combustible avoisine les 52.000 tonnes, et le pays dénombre une cinquantaine de centres emplisseurs repartis sur le territoire national dont une dizaine dans la capitale. Les détaillants, quant à eux, sont plus d’un millier rien que dans la capitale.
Le Niger est producteur de pétrole depuis 2011, rappelle –t-on.
AIO/AS/ANP 0105 avril 2022