NIAMEY, 11 Mai (ANP) – L’Equipe Conjointe d’Investigation (ECI-Niger), un projet créé à la fin de l’année 2016 grâce à l’appui de l’Union Européenne (UE) pour faire face aux flux migratoires irréguliers et ses enjeux connexes, a permis de dispenser une série de formations spécialisées aux unités de la Division des Investigations Spéciales (DIS) de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), mais aussi en faveur d’autres unités concourantes aux missions de la DST, a appris l’ANP de source proche du projet.
Les formations, précise-t-on, ont notamment concerné le renforcement des capacités professionnelles des fonctionnaires de la DST au niveau central et déconcentré. Selon un chronogramme bien établi, les formations ont d’abord porté sur l’initiation en informatique avant d’aborder des aspects techniques plus approfondis. Il s’agit notamment d’outiller les participants (en service dans des unités de Niamey, Zinder, Tahoua, Agadez, Konni, Maradi, Arlit et Gaya) en connaissances théoriques et pratiques sur la protection et la gestion des données opérationnelles, la rédaction des procès-verbaux, des comptes rendus, des rapports, etc.
En effet, indique-t-on, depuis son démarrage jusqu’au premier trimestre 2022, l’ECI-Niger a organisé une série de sessions de formations dans divers domaines : l’informatique, l’utilisation du matériel technique, les droits humains, le genre, la fraude documentaire et la problématique de contrôle des frontières, entre autres. En outre, des Fiches alertes sont régulièrement conçues et diffusées ; une activité de peer-coaching sur ces fiches alertes a été réalisée en 2019.
La Fiche Alerte, note-t-on, est une vérification technique rigoureuse du document d’identité qui fait apparaître la fraude documentaire à partir des prises de photos et en procédant à leurs grossissements avec des commentaires. A la suite de quoi, cette Fiche technique est transmise aux services de police compétents pour les informer éventuellement de la nature de la fraude documentaire.
Au total, depuis le lancement du projet, quarante-et-une (41) Fiches alertes ont été conçues et diffusées sur les cas de fraude documentaire détectés.
La formation la plus récente de l’ECI-Niger s’est tenue à Niamey en février 2022. Elle a porté sur l’utilisation du Logiciel de Rédaction de Procédure (LRP), un logiciel qui facilite le travail des enquêteurs de l’Equipe Conjointe d’Investigation en rédaction des procès-verbaux (PV) en garantissant une meilleure maitrise des procédures et la prévention des erreurs courantes.
Le logiciel comporte plusieurs modèles de PV déjà disponibles. Chaque enquêteur pourra les transmettre rapidement à la hiérarchie policière et judiciaire, avec une garantie de sauvegarde et de production de statistiques automatisée. Une fois les PV établis et enregistrés dans le système, ils sont conservés et sécurisés dans une base de données sous la responsabilité de la DIS/DST, afin de faciliter toute éventuelle recherche en rapport avec l’affaire en question.
Toutes ces formations, indique-t-on, cadre avec les deux (2) objectifs spécifiques du projet, à savoir le renforcement des capacités opérationnelles et judiciaires des services de la police nationale nigérienne impliqués dans la lutte contre les réseaux criminels organisés liés notamment au trafic illicite de migrants, à la traite d’êtres humains et à la fraude documentaire, y compris l’amélioration de la gestion policière des frontières ; et l’amélioration du nombre et du taux de résolution des enquêtes liées à la lutte contre l’immigration irrégulière et au trafic des êtres humains.
L’Equipe Conjointe d’Investigation (ECI-Niger), note-t-on, a été créée à la fin de l’année 2016 et regroupe en son sein des fonctionnaires de la police du Niger, de France et d’Espagne. Elle constitue une des réponses alternatives du Niger et de ses partenaires dont l’Union Européenne (UE, qui finance l’action) aux flux migratoires irréguliers et enjeux connexes.
Il s’agissait pour les autorités nigériennes de doter le pays d’un modèle solide et très efficace de coopération policière pour lutter contre les réseaux criminels liés à la traite des êtres humains, au trafic illicite de migrants et à la fraude documentaire.
Le projet ECI-Niger vise donc à renforcer la lutte contre les réseaux criminels liés à l’immigration irrégulière, la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants et contribue à l’application de l’ordonnance 2010-86 du 16 novembre 2010, relative à la lutte contre la traite des personnes et de la loi N°2015-36 du 26 Mai 2015 relative au trafic illicite de migrants.
Ces dispositions réglementaires ont été adoptées par l’État du Niger du fait qu’elles permettent de prendre des mesures contraignantes face aux phénomènes qui sont très liés à la migration irrégulière. Le projet ECI-Niger est coordonné par la Fondation internationale et ibéro-américaine pour l’administration et les politiques publiques (FIIAPP), basée à Madrid en Espagne.
L’ancrage opérationnel du Projet ECI-Niger est la Division des Investigations Spéciales (DIS) de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Le projet appuie les antennes de la DST de Niamey, d’Agadez, de Tahoua et de Zinder et notamment leurs services à Konni, Arlit, Maradi et Gaya de façon permanente et ponctuelle à travers diverses actions dont la formation.
La DIS est appuyée par six (6) experts (03 policiers français et 03 policiers espagnols) qui travaillent de pair avec 36 policiers nigériens.
KPM/ANP 0065 Mai 2022