Dosso, 07 Juin (ANP) – Village situé à 17 km de Dosso, Mokko est reconnu pour son marché hebdomadaire qui se tient tous les jeudis. Comme tous les villages du Niger, Mokko a son histoire dont le nom en peulh découle d’un puits Boundou et Mokko : le tien. En termes clairs, le puits t’appartient.
Souleymane Kesso Farmo, le fondateur du village de Mokko ne savait pas que cette racine qu’il a semée allait aujourd’hui prendre une grande importance dans la vie des populations du puits qu’il avait découvert il y a de cela plusieurs générations. L’histoire raconte que Souleymane Kesso Farmo petit fils de Bouyaki avait quitté Fada Zéno avec son troupeau et son berger pour s’installer dans cette zone qui portera plus tard le nom de Mokko.
Pendant que le berger conduisait le troupeau aux pâturages, il constata qu’un bœuf se détachait chaque fois du troupeau. Un jour il le suivit et constata que l’animal se réfugia dans un buisson et quelle ne fut sa surprise de découvrir un puits caché dans cet endroit. Il semblerait que l’eau jaillit du puits permettant ainsi à l’animal de se désaltérer d’autres diront que c’est la fraîcheur des lieux qui permet cela ». De retour au village, le berger informa son patron en ces termes « Boundou Mokko » ce qui signifie en peulh le puits t’appartient : Boundou en peulh veut dire puits et Mokko le tien. Plus les années passent, plus Souleymane, gagné par la nostalgie du terroir revient à Fada Zéno. A la tête d’une armée, il ira à la conquête de SOURGAYE actuel Baleyara.
Il ramena comme butin de guerre la fille du chef et fit escale à Kokireye. Le chef de SOURGAYE lui envoya quatre esclaves en échange de sa fille bien-aimée. Souleymane refuse l’échange car entre-temps, son féticheur lui avait conseillé d’épouser la fille du chef pour éviter une éventuelle vengeance des touaregs. Ce qui fut fait avec la bénédiction du père de la fille. Le mariage dit-on a été célébré avec faste dans la pure tradition touareg. Après le cérémonial du mariage, le cortège s’ébranla en direction du « puits de Mokko » ; Souleymane et sa suite y resteront définitivement. A l’arrivée des blancs, il fallait donner un nom au village et c’est Mokko qui a été choisi. Depuis le 04 juin 2016, le village de Mokko est dirigé par l’adjudant-chef de la gendarmerie à la retraite Oumarou Garba, arrière-petit-fils de Souleymane Kesso Farmo.
Aujourd’hui, Mokko distant de 17 km de Dosso est reconnu pour son marché hebdomadaire qui se tient tous les jeudis. Dans ce vieux marché d’après le chef de village, on y trouve toutes sortes d’articles et des vivres. Mais c’est surtout le bétail qui fait sa renommée surtout à l’approche de la tabaski. Les clients et les vendeurs viennent de tous les coins du Niger et de plusieurs pays de la sous région. Depuis mercredi les commerçants étalent leurs marchandises dans l’attente d’éventuelles clients. Jeudi, jour du marché, c’est un autre monde que Mokko accueille principalement lorsque le marché commence à s’animer. Malheureusement, le tronçon Mokko-Dosso est tellement dégradé que plusieurs transporteurs refusent d’emprunter cette voie.
Pendant la saison des pluies, la route est souvent coupée en plusieurs endroits avec le risque d’embourbement. L’on est obligé de quitter la route pour se frayer un chemin. Des travaux sont certes souvent exécutés sans que cela n’apporte la moindre amélioration à la circulation sur ce tronçon. Compte tenu de son importance sur le plan économique, la route de Mollo doit faire l’objet d’une grande attention de la part des plus hautes autorités estime le chef du village. Selon le maire de la commune rurale de Mokko M. Abdou Tanda, le mauvais état de ce tronçon n’est pas de nature à faire rehausser les recettes de ce principal marché de sa commune.
Le maire de Mokko salue au passage le Président de la République pour son engagement à électrifier les villes et villages du Niger. Dans ce cadre, 60 poteaux ont été acheminés à Mokko et dans les villages de Babiyadey et Djambabadeye.
MA/SML/ANP/043/JUIN 2022