Abuja, 26 juin (ANP)-Les organisations de défense des droits de l’homme, Amnesty International, HURIDAC et l’association des barreaux d’Afrique de l’Ouest ont, dans des présentations faites devant la plénière du parlement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), détaillé la situation des droits de l’homme dans la région.
Ces communications ont permis aux députés communautaires de mesurer l’ampleur des violations des droits de l’homme dans la région ouest africaine confrontée à plusieurs crises dues à l’insécurité, aux conflits, et au terrorisme qui sévissent dans cette zone.
C’est ainsi que, tout en reconnaissant que la situation des droits de l’homme varie d’un pays à un autre dans l’espace de la CEDEAO, Amnesty international indique que ‘’des besoins pressants en matière de protection de ces droits dans la région existent avec la persistance des situations de conflit et d’insécurité des populations, des violations des droits économiques et sociaux, de discrimination et de violence fondée sur le genre, et de restriction de l’espace civique’’.
Pour Amnesty international ‘’plusieurs pays de la CEDEAO font face à des situations de conflit marquées par de graves violations des droits de l’homme qui peuvent, dans certains cas, s’apparenter à des crimes de droit international. Les populations civiles sont les principales victimes de ces conflits’’.
‘’Au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria et au Niger, des groupes armés lancent régulièrement des attaques contre des villages, tuant des personnes, brûlant des propriétés et pillant des biens. Plus de 600 civils ont été tués en 2021 au Mali. Plus de 300 personnes ont été tuées dans les régions de Tillabéri et Tahoua, au Niger, par des membres présumés de l’État islamique au Grand Sahara au premier trimestre 2021’’ précise l’organisation de défense des droits de l’homme qui poursuit en soulignant que ‘’en raison de l’insécurité, plus de 1,5 million de personnes sont déplacées de force au Burkina Faso, 400.000 au Mali et 300.000 au Niger. Les populations sont privées de leurs droits fondamentaux à l’alimentation et à la santé’’.
A tous ces problèmes viennent s’ajouter la discrimination et la violence fondées sur le genre, et la restriction de l’espace civique constatées dans certains pays ouest africains.
Pour pallier cette situation, HURIDAC a recommandé, quant à elle, au parlement de la CEDEAO de ‘’porter ce plaidoyer pour trouver des solutions aux abus, aux violations des droits de l’homme dans une perspective d’améliorer la situation de ces droits en Afrique de l’Ouest’’.
Pour cela, elle préconise la mise en place d’un ‘’mécanisme de sensibilisation à grande échelle pour veiller à ce que ces droits soient respectés’’.
Quant à l’association des barreaux d’Afrique de l’Ouest, elle a surtout axé son intervention sur la survenue des coups d’Etat dans la région aggravant ainsi la situation sécuritaire dans cet espace et entraînant des crises humanitaires très difficiles.
En conséquence, l’association des barreaux d’Afrique de l’Ouest demande à la CEDEAO de poursuivre ses négociations d’avec les autorités des pays concernés, et de créer les conditions en améliorant sa directive sur la bonne gouvernance dans l’espace CEDEAO.
Le débat qui a suivi ces présentations a porté essentiellement sur des éclaircissements par rapport à certains pays cités dans ces différentes communications.
AS/ANP juin 2022