Abuja, 15 juin (ANP)-Les travaux de la première session ordinaire au titre de l’année 2022 du parlement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont poursuivis, ce mercredi 15 juin 2022, avec à l’affiche la présentation des rapports pays du Togo, du Ghana et du Nigéria sur l’état de mise en œuvre des programmes de la CEDEAO dans leurs pays respectifs.
Il s’agit pour chaque pays de partager avec les députés du parlement de la CEDEAO, les situations politique, sécuritaire, sanitaire et des droits humains de leurs pays, et aussi d’édifier la plénière du parlement communautaire sur l’état de mise en œuvre des programmes et projets de la CEDEAO dans ces pays.
Il est également question d’édifier les députés sur l’état de mise en œuvre du protocole sur le prélèvement communautaire (PC), du protocole sur la libre circulation des personnes et des biens et sur l’acte additionnel relatif à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
Prenant la parole à cette occasion, le représentant de la délégation togolaise au parlement de la CEDEAO, Soklingbe Sénou a indiqué que sur le plan politique des concertations entre les différents acteurs ont permis d’instaurer dans le pays un climat serein de paix, de cohésion et de vivre ensemble.
Il a, cependant, déploré la mutation en diverses formes de la criminalité nationale et transnationale organisée, et la survenue de la pandémie liée au COVID-19.
Au plan des droits de l’homme, Soklingbe n’a pas manqué de rappeler que ‘’le Togo est un pays démocratique et respectueux des droits de l’homme’’.
Quant à la situation sanitaire, le gouvernement togolais poursuit la lutte pour le grand bonheur des populations à travers divers programmes et actions.
Abordant la question de la mise en œuvre des textes communautaires, particulièrement par rapport au protocole sur le prélèvement communautaire, le représentant du Togo a déclaré que son pays ‘’continue ses efforts en vue d’améliorer ses pratiques et sa situation dans la gestion du prélèvement communautaire’’.
Il a, à cet effet, précisé que ‘’le montant total des reversements s’élève à 3,70 milliards de CFA en 2019, à 4,07 milliards en 2020, à 4,97 milliards en 2021 et 1,35 milliards de CFA en 2022.
Pour la libre circulation des personnes et des biens, a-t-il dit, ‘’plusieurs efforts ont été faits et continuent d’être réalisés par le Togo. Il a, enfin, rappelé que le Togo applique depuis plusieurs années dans toute son intégralité le règlement 14 de la CEDEAO portant sur la charge à l’essieu’’.
En matière d’égalité des droits entre les femmes et les hommes pour un développement durable, le député togolais a rassuré que son pays ‘’poursuit la mise en œuvre de ses engagements communautaires’’.
Le rapport pays du Ghana, quant à lui, fait ressortir une situation politique, sécuritaire et socio-économique relativement calme en dehors de quelques conflits internes liés à des problèmes ethnique, de succession et de sécession.
Dans le cadre du respect des droits humains, le représentant de la délégation du Ghana au parlement, Alexander Kwamena a soutenu que ‘’la paix et le respect des droits de l’homme prévalent au Ghana’’.
Pour le secteur de la santé, selon toujours Kwamena, le Ghana est entrain d’élaborer un plan 2022-2025 de développement du secteur, et ce, conformément à la vision de la CEDEAO. Ce plan vise à consolider l’orientation politique en matière de fourniture de services essentiels, à assurer la gestion des urgences cliniques et de santé publique, à améliorer la qualité des soins et à renforcer l’efficacité de la performance des ressources humaines.
Concernant la mise en œuvre des textes communautaires, Monsieur Kwamena a indiqué qu’à la date d’avril 2022, ‘’le Ghana a honoré ses engagements financiers envers la commission de la CEDEAO’’.
Sur le plan de la circulation des personnes et des biens, le représentant du Ghana a affirmé que ‘’le service de l’immigration veille à ce que tous les agents respectent le code d’éthique du service, ainsi que les protocoles de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes en accordant une attention particulière aux droits des citoyens communautaires’’.
Dans le domaine de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, Monsieur Kwamena a expliqué que ‘’le Ghana dispose de cadres juridiques, de politiques, de projets et d’autres interventions qui favorisent les droits des citoyens, en particulier des femmes’’ avant d’assurer que son pays continuera à ‘’défendre ses valeurs et à contribuer à la réalisation de l’agenda de la CEDEAO’’.
Quant au rapport du Nigéria, il relate une situation politique calme malgré le déclenchement dans le pays du processus en vue des élections en 2023.
Cependant, la situation sécuritaire reste marquée par des évènements quelquefois douloureux. Mme Lynda Chuba, la représentante de la délégation nigériane a rassuré que cette ‘’situation devrait s’améliorer dans la mesure où le Nigéria s’efforce de renforcer sa démocratie avec la tenue des élections générales en 2023’’.
Pour elle, l‘insécurité que connait son pays est ‘’un phénomène mondial que tous les pays du monde entier s’efforcent de maîtriser’’.
Dans les domaines de la santé et du respect des droits de l’homme, la représentante du Nigéria a rappelé les efforts déployés par son pays dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations.
Abordant la question du prélèvement communautaire, Mme Lynda de soutenir que son pays ‘’prend assidument des dispositions pour s’acquitter de sa contribution pour 2022’’ pour avoir déjà versé quelque 74.730.054,43 USD.
Pour la libre circulation des personnes et des biens, le gouvernement nigérian, a expliqué Mme Lynda, a fait preuve d’initiative dans la mise en œuvre des textes de la CEDEAO relatifs au protocole sur la libre circulation des personnes et des biens, et que dans la poursuite de cette vision commune d’une région économiquement avancée, le gouvernement fédéral du Nigéria a rouvert 4 frontières supplémentaires du pays pour favoriser le commerce régional’’.
Mme Lynda a laissé entendre que, dans le domaine de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, une modification interviendra bientôt qui améliorera la condition de la femme nigériane sur le plan sociopolitique.
‘’Le Nigéria reste résolu et encore plus déterminé, non seulement à surmonter ces défis, mais également à veiller activement à ce que notre vision commune d’une communauté paisible et prospère ne soit pas compromise par des facteurs internes et/ou externes’’ a-t-elle conclu.
Notons que ces trois présentations ont été suivies de débats dont l’essentiel des discussions a porté sur des questions d’éclaircissement et de contribution pour mener à bien la mission que les pères fondateurs ont bien voulu assigner à la CEDEAO.
AS/ANP juin 2022