Niamey, le 18 Juin (ANP)- le ministre de l’hydraulique et de l’Assainissement, M. Adamou Mahaman, a été interpelé ce samedi 18 juin 2022 devant l’Assemblée Nationale pour répondre aux questions des députés, sur la fourniture en eau potable dans les villes et campagnes du pays, et la question de l’eau dans les villes de Zinder et Maradi.
‘’L’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement constitue une des priorités pour notre Pays. C’est conscient de ces enjeux que le Niger s’est engagé depuis 2016 pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durables (ODD6) pour accélérer les progrès pour un accès universel à l’eau potable, l’hygiène et à l’assainissement à l’horizon 2030. Pour donner suite à ces engagements le Niger a élaboré et adopté en mai 2017, le Programme Sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement (PROSEHA) 2016-2030 et le Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau’’, déclare le Ministre Adamou Mahaman.
Après cinq (5) de mise en œuvre, indique-t-il, ‘’pour relever ce défi, et répondre aux attentes des populations nigériennes, particulièrement celles vivant en milieu rural, le Programme de Renaissance Acte III de Monsieur MOHAMED BAZOUM, Président de la République ambitionne de donner un coup d’accélérateur dans l’amélioration de l’ensemble des indicateurs d’accès à l’eau potable et l’assainissement’’.
Il a par ailleurs précisé que Cette ambition est matérialisée à travers ‘’l’axe 3 portant sur le Développement du Capital Humain de la Déclaration de Politique Générale (DGP) du Premier Ministre devant l’Assemblée Nationale le 22 Avril 2021, qui prévoit : En hydraulique villageoise: d’assurer la croissance continue de l’accès à l’eau potable sur l’ensemble du territoire national afin d’atteindre une couverture géographique de 95% et à un taux d’accès de 55% par la réalisation de 35 000 équivalents points d’eau modernes supplémentaires et la réhabilitation de 5 000 éq PEM, et la réduction des disparités inter et intra régionales dans l’accès à l’eau et même à l’assainissement’’.
Le ministre de l’hydraulique a aussi précisé que ‘’Les actions opérationnelles d’hydraulique rurale seront centrées sur la systématisation des Adductions d’Eau Potable Multi-Villages, la transformation des forages équipés de pompes à motricité humaine en Postes d’Eau Autonomes ainsi que le renforcement de l’accès dans les zones difficiles’’.
Pour ce qui est de l’hydraulique pastorale,’’ le maillage des points d’eau sera renforcé avec la réalisation de 4 500 éqPEM nouveaux et la réhabilitation de 500 composés des puits pastoraux et stations de pompage pastorales’’, a souligné le ministre Adamou Mahaman, qui ajoute que Pour l’hydraulique urbaine, ‘’l’objectif poursuivi est d’atteindre un taux de desserte en eau potable de 100% dans les 55 centres du périmètre concédé avec la réalisation de : 460 000 branchements particuliers ; 10 000 bornes fontaines publiques ; optimisation des centres concédés à la SPEN et l’extension du périmètre concédé’’.
Quant à la gestion intégrée des ressources en eau, ‘’le programme poursuivra le renforcement de l’opérationnalisation du Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau par la mise en place des agences dans huit (8) sous bassins’’ indique le ministre. Pour atteindre ces objectifs, ‘’le Gouvernement a décidé de rehausser le financement du secteur de 3% en moyenne à 7% du budget d’investissements de l’Etat’’.
Les questions posées par l’Honorable Député Mountari Kalla, relatives à la fourniture d’eau potable dans les centres ruraux et urbains de notre pays, sont tout à fait’’ fondées et légitimes, surtout quand elles se rapportent à un aspect fondamental, à savoir celui de la desserte en eau potable’’ a laissé entendre M. Adamou Mahaman.
Pour ce qui est du taux de désserte en milieu urbain, le ministre précise que ‘’le taux de desserte en milieu urbain est calculé sur la base des hypothèses suivantes : Un branchement particulier dessert 10 personnes, taille approximative d’un ménage au Niger et Une borne fontaine dessert 250 personnes. Sur la base de ces hypothèses, l’on se rend compte que le taux de desserte de Zinder a passé de 99.77% en 2015 à 100% 2021 et il est à 100% à Maradi depuis 2002’’.
S’agissant des besoins actuels des villes de Zinder, il a révélé que ‘’la ville de Zinder est alimentée à partir de trois (3) champs de captage, qui sont : Gogo Machaya réalisé en 1989, donne une production actuelle moyenne est de 6 000 m³/J ; Aroungouza, réalisé en 1997, situé à 35 km au Nord de Zinder, qui renferme 14 forages produisant dans les conditions normales environ 4 500 m/J et Ganaram, situé à 65 km au Nord de Zinder, ce champ de captage réalisé en 2014, comprend 21 forages fonctionnels pour une production moyenne journalière de 11 000 m³’’.
Le projet GANARAM, précise-t-il, ‘’ est initialement prévu pour renforcer l’alimentation en eau potable de la ville de Zinder en produisant 11,000 m3/jour supplémentaires. Chemin faisant, il a été intégré la ville de Mirriah et treize (13) villages autour du champ de captage et sur le parcours Ganaram-Aroungouza, soit environ 53 000 personnes et leur cheptel non pris en compte dans le projet initial. Donc on dénote une sous-estimation des besoins au départ d’où la production n’arrive plus à assurer les besoins en eau de la ville de Zinder’’.
En moyenne, ajoute le ministre, ‘’ce sont 21 500 m3 qui sont produits par jour pour alimenter la Ville de Zinder dont le besoin moyen est de 26 000 m² et peut atteindre 31 000 m pendant la période de pointe. La situation de la ville fait ressortir un gap variant de 5 000 à 10 000 m³/j en période de pointe’’.
Pour les besoins et la production de la Ville de MARADI, le ministre Adamou Mahaman a annoncé que ‘’la Ville de Maradi, est alimentée par : 21 forages disséminés dans la ville, 4 réservoirs de stockage d’une capacité total de 3 450 m³ ; une production journalière moyenne dans les conditions normales 22 386 m’ et de 15 500 m³ en cas de perturbations électrique comme s’était le cas courant 2eme trimestre 2022 ; un besoin de 28 800 m³, soit un gap variant de 6 414 a 13 300m3’’.
S’agissant du programme de renforcement de la production pour la Ville de Maradi, ‘’il faut rappeler qu’en juillet 2021, l’Etat a signé une convention avec la BIDC pour le financement du projet d’extension et de renforcement du système d’alimentation en eau potable des trois (03) chefs-lieux des régions que sont Maradi, Diffa et Dosso. Le montant de ce projet est de 72 000 000 de dollars US, soit 35 000 000 000 FCFA pour une durée de 36 mois’’, déclare le ministre.
Pour la ville de Maradi, ‘’il sera réalisé dans le cadre de ce Projet : Quarante-cinq (45) forages d’exploitation; Deux (02) châteaux d’eau de 2 000 m3 chacun; – 150 000 ml d’extension de réseaux dans les différents quartiers non encore desservis ; 60 000 ml de canalisation d’adduction; 9 000 ml de ligne électrique pour alimenter l’ensemble des forages; 10 000 branchements sociaux au profit des ménages; 200 bornes fontaines dans les quartiers périphériques au profit des populations défavorisées’’ a précisé le ministre Adamou Mahaman de l’hydraulique et de l’Assainissement devant l’Assemblée Nationale.
AOM/SML/ANP/109/JUIN 2022