Niamey, 11 juil (ANP)- A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population, ce lundi 11 juillet 2022, le ministre de la santé publique, de la population et des affaires sociales, Dr Idi Illiassou Mainassara a livré un message dans lequel il a soutenu que pour plus de 24 millions d’habitants, le Niger enregistre un taux d’accroissement démographique le plus fort du monde avec 3,9% et de fécondité de 6,2%.
L’organisation de cette célébration vise à informer et sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur les questions de population et développement, à diffuser largement les messages relatifs au thème central retenu afin de susciter une mobilisation sociale effective pour un changement de comportement des populations.
Célébrée cette année sous le thème ‘’comprendre l’imperceptible : agir pour mettre fin à la problématique négligée des grossesses non intentionnelles’’, le Ministre de la santé publique a indiqué que ‘’ce thème est évocateur, car à l’heure actuelle, il est impossible de déterminer avec certitude, encore moins de chiffrer, le coût global des grossesses non intentionnelles’’.
Toutefois, a-t-il poursuivi, ‘’de plus en plus d’éléments mettent en lumière les corrélations entre les taux de grossesses non intentionnelles et les faibles scores de développement humain’’.
Le Ministre de la santé publique a précisé qu’avec plus de ‘’24 millions d’habitants, notre pays enregistre le plus fort taux d’accroissement démographique au monde 3,9% par an avec un faible taux de prévalence contraceptive qui est de 12,2% et un indice synthétique de fécondité de 6, 2 enfants par femme’’.
En effet, a-t-il expliqué, »cette situation laisse entrevoir un doublement de la population tous les 18 ans engendrant ainsi des conséquences sur les performances économiques et les efforts du Gouvernent pour répondre aux besoins des secteurs sociaux de base comme la santé, l’éducation l’hydraulique, pour ne citer que ceux-là’’.
C’est pourquoi, a souligné Idi Illiassou, ‘’les questions de population sont au cœur de la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable » au Niger.
Aussi, ‘’nous savons que les grossesses non intentionnelles peuvent avoir des répercussions considérables, aussi bien pour l’individu, la famille que pour la communauté’’ a relevé le Ministre de la santé publique pour qui ‘’au-delà de la situation personnelle de chaque individu, les grossesses non intentionnelles ont des causes sociétales profondes et des conséquences graves avec plus de 800 décès maternels chaque jour dans le monde dont le Niger enregistre 2% des décès maternels qui sont liés aux avortements non médicalisés’’.
Alors que se profile 2030, a-t-il soutenu, l’échéance fixée pour la réalisation des objectifs de développement durable, ‘’nous n’avons que peu de temps pour mettre fin à la non-satisfaction des besoins en matière de planification familiale, aux décès maternels évitables, à la violence basée sur le genre et aux pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines et le mariage des enfants’’.
‘’L’heure est venue d’intensifier les efforts, et non de battre en retraite, afin de transformer la vie des femmes et des filles et d’atteindre les plus délaissées » a-t-il lancé.
Ainsi donc, pour Dr Idi Illiassou, ‘’pour prévenir les grossesses non intentionnelles le premier défi est une étape non négociable du développement humain », car, ‘’lorsque les individus sont en mesure de prendre de véritables décisions éclairées pour leur santé, leur corps et leur avenir, ils peuvent contribuer à rendre les sociétés plus prospères et le monde plus durable, juste et équitable’’.
‘’C’est pourquoi nous devons donner la priorité aux droits et à la santé reproductive de toutes et tous, en garantissant l’amélioration de l’accès aux informations et aux services dont les femmes et les adolescentes ont besoin’’ a-t-il préconisé.
Au Niger, ‘’des avancées significatives ont été enregistrées au plan institutionnel pour la promotion de la santé reproductive dont l’adoption de la Politique Nationale de Population le 23 Août 2019, dont l’objectif est la capture du dividende démographique, la révision et l’adoption du décret d’application de la loi sur la santé de la reproduction en 2019 qui favorise l’accès aux services de santé de la reproduction y compris ceux de la Planification familiale’’ a reconnu le Ministre de la santé publique.
Il s’agit entre autres de l’élaboration d’un plan d’action national de Planification Familiale (2021-2025) avec pour objectif d’atteindre un taux de prévalence contraceptive moderne de 21% en 2021, à 29,3% en 2025, de l’élaboration de la Politique Nationale Genre et son Plan d’actions 2018-2022 ; ’une Stratégie Nationale de lutte contre le mariage des enfants, de l’adhésion du Niger à plusieurs déclarations, conventions et initiatives internationales sur la santé de la reproduction y compris la planification familiale.
‘’En dépit de ces progrès enregistrés par notre pays, il existe encore des défis liés essentiellement aux pesanteurs socioculturelles qui entravent la mise en œuvre des Politiques et Programmes de développement’’ a-t-il, cependant, reconnu.
Le Ministre nigérien de la santé publique a, enfin, saisi cette opportunité pour appeler ‘’chacune et chacun d’entre nous, à poursuivre les efforts en mettant l’accent sur le changement social et comportemental des populations en faveur de la parenté responsable, du respect du genre dans toutes les actions de développement, de l’autonomisation des femmes et surtout du droit à la santé de la reproduction’’.
HA/AS/ANP 0042 juillet 2022