Niamey, 27 Sept (ANP)- La deuxième session ordinaire de l’Assemblée Nationale au titre de l’année 2022, dite session budgétaire s’est ouverte ce mardi 27 septembre 2022, sous la présidence de M. Seyni Oumarou Président de ladite institution.
Cette session sera principalement consacrée à l’examen et au vote du projet de loi des finances se rapportant à l’exercice budgétaire de l’année 2023.
L’examen et le vote de la loi de finances ‘’est l’une des plus importantes prérogatives des parlementaires c’est donc l’occasion de l’exercer dans toute sa plénitude avec pour seul souci la satisfaction du devoir accompli pour le pays et pour les concitoyens’’ selon le Président de l’Assemblée Nationale.
Mais, comme le prévoient les textes fondamentaux de l’Assemblée Nationale, avant l’examen de la loi des finances, les députés doivent d’abord examiner le projet de loi de règlement relatif à la gestion de l’année 2020.
Ce sera alors pour les députés l’occasion d’une part, de s’assurer que les autorisations budgétaires qui avaient été données au Gouvernement pour l’exercice concerné ont été respectées dans leur globalité comme dans leurs détails et d’autre part, d’analyser, après coup la pertinence de toutes les prévisions de l’époque. « Ce sera ainsi la meilleure manière d’affiner les projections relatives à la prochaine loi de finances » rappelle Seini Oumarou.
En matière de loi de règlement, le Président du Parlement nigérien a rendu un hommage mérité au Gouvernement pour avoir réussi à revenir aux normes recommandées par les textes communautaires.
« Ainsi, pendant que le projet 2020 est retenu à notre ordre du jour, celui se rapportant à la gestion 2021 est déjà déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale », a-t-il fait savoir, avant de déclarer que « c’est le signe évident d’une volonté manifeste d’aller toujours vers plus de rationalité et de transparence dans la gestion des finances publiques, d’agir dans le respect de l’obligation de redevabilité dans la gestion des affaires publiques.
Aussi, a-t-il ajouté, « pour ce qui est du projet de loi de finances 2023, dont nous connaissons déjà la tendance générale à la suite du Débat d’Orientation Budgétaire tenu en juin dernier, il nous revient d’en faire une analyse critique afin de prendre les décisions qui nous paraissent les plus pertinentes au regard du contexte qui est aujourd’hui celui de notre pays et de notre économie ».
Selon le Président Seyni Oumarou, ‘’avant d’aller plus loin dans l’analyse des prévisions, nous aurons à vérifier le sort que le Gouvernement a fait des recommandations que nous avions formulées à l’occasion du débat ‘’
Il a aussi rappelé que pour l’essentiel, ‘’il s’agissait d’orienter la politique budgétaire vers la mise en œuvre d’actions de relance et de transformation de l’économie afin d’en améliorer la croissance tout en réduisant le sous-emploi ‘’.
« C’est également le lieu de rappeler que l’Assemblée nationale attend encore le respect d’une de ses anciennes recommandations relativement à l’allègement de la fiscalité des intrants agricoles afin de faciliter aux producteurs ruraux l’accès aux engrais modernes et à la technologie agricole adaptée à nos terroirs », a rappelé le Président du Parlement nigérien.
M. Seini Oumarou a par la suite demandé à ses collègues députés de commencer d’abord par une évaluation lucide et critique des réalisations de l’exercice en cours, dans l’analyse de la première partie du projet qui leur est soumis, « car la qualité du budget que nous aurons à adopter dépend de ce travail préalable ».
S’agissant de la fiscalité, pilier central de ces recettes, a précisé l’Honorable Seini Oumarou ‘’nous souhaitons que la réforme en cours se poursuive afin que l’on puisse tendre vers l’objectif attendu de pression fiscale de 20% du Produit Intérieur Brut (PIB)’’.
Ainsi donc, la Représentation nationale ne peut que recommander le respect scrupuleux du principe d’équité, tout en appelant nos compatriotes, de toutes les conditions, à la responsabilité face au devoir implacable qui incombe à chacun de contribuer au fonctionnement de l’Etat et de ses démembrements.
Pour le Président du parlement « s’agissant de la dette publique, au cours des débats en commission, il serait fort souhaitable que toutes les arcanes en soient découvertes aux députés. Il est fortement nécessaire que ceux-ci, par eux-mêmes, en aient la compréhension la plus complète afin de juger de sa soutenabilité et de la pertinence des choix stratégiques en la matière ».
Pour ce qui est des mesures fiscales dérogatoires, comme par le passé, la Représentation nationale en demande la réduction drastique afin qu’elles n’annulent pas les effets des différentes mesures engagées pour améliorer le niveau des recettes internes.
Concernant les dépenses, a ajouté le Président de l’Assemblée Nationale « je voudrais encore une fois de plus revenir sur la nécessité d’en poursuivre l’amélioration de la qualité en veillant notamment à la rationalité des allocations budgétaires ».
‘’Je sais que le Gouvernement est soucieux du respect de l’ordre des priorités établi ; mais, il n’en demeure pas moins que certains des choix se doivent d’être évalués à l’occasion de l’exécution des dépenses se rapportant au secteur concerné’’.
En définitive, s’agissant du budget général, le Président de l’Assemblée Nationale a exhorté l’ensemble des députés, en commission comme en plénière, à consacrer au projet de loi de finances 2023 toute l’attention qu’il faut pour aboutir au choix qui sied pour donner à notre économie le tonus dont elle a besoin pour affronter la conjoncture actuellement préoccupante au niveau mondial.
ADA/SML/ANP/167/Septembre 2022