TAHOUA, 1er Nov (ANP)-Le Gouverneur de la région de Tahoua M. Issa Moussa a présidé ce mardi 1er novembre 2022 à l’école normale Kaocen de Tahoua, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation des acteurs sur l’éducation en situation d’urgence dans la région de Tahoua.
Cet atelier vise à former les cadres des inspections, des Directions régionales, des Collectivités territoriales et des organisations de la société civile nationale sur les normes INEE, le genre et l’inclusion, la protection, la notion d’une école sûre, la discipline positive. Il vise également à initier les participants à l’éducation en situation d’urgence, à échanger sur le mécanisme de collecte des données d’urgence et amender les outils, être en mesure de mettre en œuvre les normes minimales d’INEE afin d’assurer une éducation de qualité en situations d’urgence entre autres.
Dans son allocution à cette occasion, le Gouverneur de la région de Tahoua a rappelé que l’éducation est inscrite dans la déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948. Le droit à l’éducation est l’un des principes clés du Programme Éducation 2030 et de l’objectif de Développement durable 4. Dans la même dynamique, a-t-il ajouté la loi d’orientation du système éducatif nigérien (LOSEN) précise en ses articles 2 et 8 que l’éducation est un droit pour citoyen nigérien et que ce droit est reconnu à tous sans distinction d’âge, de sexe, d’origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse. Il a également rappelé l’engagement du Président de la République Mohamed Bazoum dans le secteur de l’éducation qui vise à développer au maximum le potentiel de l’enfant et de lui offrir toutes les chances de participer pleinement et de façon responsable à la vie de la nation. En dépit de tous les efforts consentis par l’État et ses partenaires, le secteur éducatif nigérien, déjà fragile et présentant des vulnérabilités énormes en termes d’accès, de la qualité et de la gouvernance, se trouve confronté à des problématiques multidimensionnelles du fait de l’insécurité a-t-il déploré. Cette situation engendre le mouvement des populations, accentuant la pression sur les structures existantes et risque d’exploser certains ratio avec un impact important sur la qualité des enseignements déjà au rabais a-t-il expliqué. La situation d’insécurité a conduit à la fermeture de nombreuses écoles a-t-il indiqué.
Dans la région de Tahoua, après l’accalmie observée le nombre d’établissements fermés est réduit de 61 à 40. Mais, les effets persistent et continuent à agir sur le système selon lui. A l’insécurité liée aux conflits armés viennent s’ajouter d’autres risques naturels ou humains qui fragilisent davantage notre système éducatif. Il s’agit notamment selon ses explications de la contrainte démographique, de la sécheresse, de l’insécurité alimentaire, des inondations, des déplacements des populations (réfugiés, retournés, déplacés internes), des migrations saisonnières, des violences en milieu scolaire, des incendies. Pour lui les menaces persistantes sur les populations civiles, le personnel enseignant et les parents d’élèves, les enlèvements ciblés ont créé une psychose généralisée au sein de nos populations. Mêmes les acteurs humanitaires travaillant dans le secteur de l’éducation ne sont pas épargnés et cela complique davantage les interventions humanitaires. Ainsi pour prendre en charge ces enfants déplacés (autochtones et réfugiés) et la gestion de l’éducation en situation d’urgence dans tous ces aspects, le Ministère de l’Éducation Nationale a créé une division spécifiquement dédiée à cet effet. Pour sa part, le Directeur régional de l’éducation nationale de Tahoua M. Mamane Abdou Namady a tout d’abord remercié et salué tous ceux qui ont massivement répondu présents à cette cérémonie d’ouverture de cet atelier. Il a rappelé qu’il y’a beaucoup de pesanteurs sur le système éducatif nigérien. Il s’agit de la démographie galopante, ce qui fait que malgré la coopération avec la Banque Mondiale, le Niger va construire à partir de 2023 chaque année 700000 nouvelles classes et recruter 14000 nouveaux enseignants et 14000 nouveaux élèves du fait de la pression démographique exercée sur le système éducatif. Il y’a un autre pesanteur, c’est le mauvais comportement des acteurs et bénéficiaires du système et le dernier point selon lui c’est l’insécurité avec son corolaire des classes fermées et populations déplacées. Il faut noter que cet atelier est organisé par la Division Éducation en situation d’urgence du Ministère de l’Éducation Nationale (MEN) avec l’appui du Programme Alimentaire Mondiale (PAM) et durera 4 jours.
TSA/SML/ANP/009/Novembre 2022