Lutte contre la corruption et infractions assimilées : ‘’l’objectif de cette lutte, ce n’est pas qu’il y ait le maximum d’arrestations, c’est le fait qu’il y ait le moins de cas possibles’’ dixit le Premier Ministre

Lutte contre la corruption et infractions assimilées : ‘’l’objectif de cette lutte, ce n’est pas qu’il y ait le maximum d’arrestations, c’est le fait qu’il y ait le moins de cas possibles’’ dixit le Premier Ministre

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Niamey, 1er Oct (ANP) – Parlant de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, le premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a dans une d’une interview accordée à la presse, précisé que ‘’l’objectif de cette lutte, ce n’est pas qu’il y ait le maximum d’arrestations, c’est le fait qu’il y ait le moins de cas possibles’‘.

Sur cette question, le Chef du Gouvernement a d’abord rappelé que « le Président de la République a réaffirmé dans son discours d’investiture que la lutte contre la corruption et les infractions assimilées constitue une grande priorité de son mandat », avant d’ajouter « qu’ ’il en est de même pour ce qui concerne le gouvernement dans la Déclaration de Politique Générale ».

C’est pourquoi, explique le Chef du gouvernement, « le Niger s’est doté de plusieurs organes de contrôle et de lutte contre la corruption, le détournement des deniers publics et les autres infractions ».

Ouhoumoudou Mahamadou de détailler que nous avons la Cour des Comptes, la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), la CENTIF, qui lutte contre le blanchiment d’argent, l’Inspection Générale d’Etat, les Inspections des finances et les Inspections des services, l’Agence judiciaire de l’Etat.

Le Premier Ministre a souligné que « Tous ces organes concourent à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées et que Malheureusement, au niveau du public, on ne voit que l’aspect judiciaire, alors que la lutte contre la corruption et les infractions assimilées est une lutte multiforme ».

Après avoir noté que cette lutte comporte plusieurs aspects. Le Premier Ministre de mentionner que le premier aspect, c’est d’abord le cadre législatif et règlementaire, le deuxième aspect, c’est la sensibilisation et la formation des acteurs, le troisième aspect est relatif au contrôle, en vue de détecter des fraudes et des infractions concernées et enfin le quatrième aspect est judiciaire.

Le Premier Ministre a fait remarqué qu’on a l’impression qu’on ne se focalise que sur l’aspect judiciaire, « or vous savez que la Justice est comme l’armée, c’est une grande muette », dit-t-il tout en notant que « la Justice ne parle pas et que les dossiers sont pendants à la justice mais les magistrats font leur travail et ils ne sont pas obligés de communiquer sur les dossiers qu’ils gèrent ».

En ce qui concerne le cadre législatif et règlementaire, M. Ouhoumoudou Mahamadou fait savoir que le Niger est en avance sur beaucoup de pays, en matière de mise en place de ce cadre, « Nous avons transposé tous les textes de l’UEMOA et de la CEDEAO, en ce qui concerne la lutte contre la corruption. Nous avons également transposé tous les textes de l’Union Africaine, dans ce domaine-là. Nous avons aussi ratifié plusieurs conventions internationales dans ce domaine. Nous élaborons un rapport annuel à toutes les instances par rapport à ce cadre règlementaire. Concernant la sensibilisation, les organes que j’évoquais tantôt, ont tous des plans d’actions financés par le gouvernement et les partenaires ».

Dans ces plans d’actions, la sensibilisation constitue un volet essentiel, « Les informations régulières diffusées, d’ailleurs par vos organes, relatent l’organisation de plusieurs séminaires organisés par la HALCIA, la CENTIF, l’Agence de Régulation des Marchés Publics, pour justement former les acteurs et les sensibiliser sur la corruption et sur les infractions assimilées », a poursuivi le Chef du gouvernement qui note qu’en ce qui concerne les actions de détection des fraudes, « nous conduisons beaucoup de missions d’inspection, au niveau des différents ministères et des différentes entités qui reçoivent de l’argent public ».

Le Premier Ministre de continuer que « ces missions permettent de mettre le doigt sur ce qu’il ne faut pas faire. C’est-à-dire qu’elles ont un double objectif. Le premier est pédagogique, c’est de détecter s’il y a des possibilités ouvertes de corruption ou de détournement. Ce qui conduit à la réforme de nos textes ». «En effet, nous venons de réviser notre code des marchés, et cela, compte tenu des observations qui avaient été formulées par les précédentes missions de la Cour des Comptes et des différentes inspections des services », a-t-il relevé.

En plus, lorsque les rapports sont élaborés, ils sont transmis à l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE), qui mène d’importantes actions de recouvrement, lorsqu’elle voit que l’argent public a été mal dépensé ou dépensé à des fins personnelles. Ensuite les dossiers sont également transmis à la justice, sur lesquels, comme je disais, elle n’a nul besoin de communiquer, malgré le travail efficace qu’elle mène. Donc, c’est pour dire que c’est juste une affaire de perception.

Selon le Chef du gouvernement « Les gens veulent le spectacle, malheureusement avec la justice, on n’a pas cette possibilité d’assister à ce spectacle, consistant à dire qu’on a arrêté x ou y, ou bien qu’il y a tel ou tel dossier en instruction ». Car, soutient-il « justement la Justice fait attention à la présomption d’innocence. Je veux vous réaffirmer que le Président de la République et le gouvernement sont fortement engagés dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées ».

Du reste, « l’objectif de cette lutte, ce n’est pas qu’il y ait le maximum d’arrestations, c’est le fait qu’il y ait le moins de cas possibles », a précisé Ouhoumoudou Mahamadou qui constate qu’aujourd’hui, on sent l’effet des actions qui sont menées dans ce combat contre la corruption et d’autres infractions assimilées.

«Prenez juste le cas des examens et des concours annulés », on entend plus parler de fraudes aux examens, ni de concours annulés, encore moins des épreuves de Bac ou de Brevet sur lesquels on est obligé de revenir et cela parce que des dispositions ont été prises pour que la HALCIA suive, pas à pas, l’évolution de ces dossiers, de la préparation jusqu’à l’exécution. « Aujourd’hui, nous sommes très satisfaits des résultats qui sont donnés, particulièrement, dans le domaine de l’éducation » s’est réjoui le Chef du gouvernement.

AIO/SML/ANP/003/ Octobre 2022

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