Niamey, 13 nov (ANP)- Le Ministre de la justice Ikta Abdoulaye Mohamed a présidé, dans l’après-midi de ce samedi 12 novembre 2022 au palais des congrès, la cérémonie de clôture de la rencontre annuelle des magistrats, tenue à Niamey du 11 au 12 novembre 2022, à l’occasion de laquelle il a invité les magistrats à travailler pour aboutir à un système judiciaire qui inspire confiance.
Pendant deux jours d’intenses travaux, les participants à cette rencontre annuelle ont eu l’occasion de discuter des problèmes de la profession, de réfléchir et de proposer des solutions pour un bon fonctionnement de la justice.
En prononçant son mot de clôture, le Ministre a appelé les magistrats à ‘’bannir tous les comportements qui sont de nature à entacher leur crédibilité et fausser l’action de juge’’ avant de les inviter à ‘’travailler dans le sens de la construction d’un système judiciaire qui inspire confiance, un système dans lequel l’égalité des citoyens est garantie par des juges qui s’assument en toute indépendance, sans crainte des conséquences de leurs décisions, convaincus de n’avoir dit que le droit’’.
Il s’est-il réjoui du fait que les échos qui lui sont parvenus le ‘’réconfortent à l’idée que l’entre soi redouté dans le cadre duquel on se ménage pour ne pas heurter la sensibilité de l’autre, n’a pas dominé vos débats, au contraire, ça a été l’occasion d’affronter les questions de disfonctionnement de la justice’’.
‘’Alors, je suis content de savoir que vous avez abordé sans tabou et sans complaisance tous les sujets, y compris ceux qui fâchent, en vous projetant dans la création des conditions propres à redonner aux justiciables des raisons de croire en la justice et à la justice en tant qu’institution, de redorer son blason souvent terni par des actions ou des comportements qui jurent d’avec les règles d’éthique qui lui servent à la fois de guide et de boussole dans l’exercice de la mission de juger’’ a-t-il déclaré.
En effet, a souligné le Ministre Ikta, ‘’à l’occasion de vos débats, vous avez abordé la question du management des juridictions, celle de l’éthique et la déontologie, et naturellement celle de la lutte contre la corruption en milieu judiciaire’’.
Toutes ces questions, a-t-il poursuivi, ‘’me semble-t-il, vous ont permis de réfléchir sur les nécessaires remises en cause de soi pour renouer avec de bonnes pratiques et répondre aux attentes légitimes des justiciables dans la célérité et le respect du droit’’.
‘’Concernant la lutte contre la corruption en milieu judiciaire que vous avez discutée sous tous ces aspects, que n’a-t-on pas entendu comme critiques justifiées ou non sur ce mal qui gangrène notre société tant il est passé au rang de pratique courante, voire de tolérance ou encore de norme admise dans certains cas’’ s’est-il interrogé avant de soutenir que ‘’la corruption constitue en vérité une infraction à la loi pénale, donc une transgression des règles établies que le législateur a tenu à sanctionner pour créer l’harmonie sociale’’.
Cependant, a-t-il préconisé, ‘’si la justice veut continuer à être ce recours vers lequel on se tourne, elle doit s’interroger sur ses capacités à transcender ces sollicitations et surtout à se réformer pour intégrer aussi bien dans ses actes que dans le comportement de ses acteurs, les valeurs éthiques qui doivent fonder la justice, et que j’appellerai l’accessibilité, l’impartialité et l’application de la loi’’.
Selon le Ministre de la justice, ‘’ce changement est possible, et ne dépend que des acteurs que vous êtes, de votre volonté à vous démarquer des travers qui portent atteinte à l’honneur et à la délicatesse de la mission de juger et de vous affranchir des influences et autres conflits d’intérêt qui peuvent conduire à des décisions contestées’’.
En plus, a-t-il poursuivi, ‘’ce changement fait appel à l’éthique comme règle de comportement et aussi à la déontologie de votre métier qui vous imposent des principes à respecter tels que la soumission à la loi, le respect de votre serment, l’humilité, entre autres, qui constituent des vertus cardinales pour le juge’’.
Le Ministre de la justice de se réjouir, en fin, qu’à ‘’l’idée que des réflexions sérieuses et fécondes ont eu lieu sur ces différents sujets importants pour le bon fonctionnement de la justice et pour l’avènement d’une justice de qualité, acceptée de tous’’, tout en espérant que ‘’cette rencontre soit le point de départ d’une réelle prise de conscience’’.
Il a, alors, tenu à réitérer son engagement ‘’à traduire en actes les conclusions de vos travaux exigeant de notre part des réformes législatives ou réglementaires’’.
DBZ/AS/ANP 0070 novembre 2022
