Niamey, 21 (ANP)- L’agence Nigérienne de la Normalisation, de Métrologie et de Certification (ANMC) et l’Infrastructure Panafricaine de Qualité (PAQI) ont co-organisé, ce lundi 21 novembre 2022 au palais des congrès de Niamey, une conférence de haut niveau sur le thème ‘’rôle de l’infrastructure qualité dans l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique’’.
Cette conférence, regroupant les représentants de l’Union Africaine et présidée par la Ministre nigérienne en charge de l’Industrie et de l’Entreprenariat des jeunes, Mme Salamatou Gourouza Magagi, vise à répondre à certaines questions dont l’angle sous lequel il faudrait envisager le rôle de l’industrie, à savoir si l’Afrique peut émerger sans le succès de son industrialisation, les défis majeurs de l’industrialisation en Afrique et le rôle de l’infrastructure Qualité dans l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique.
Cette conférence se doit donc d’apporter des réponses et des recommandations claires, accessibles et faciles à mettre en œuvre aussi bien au niveau national, régional que continental.
En prenant la parole à cette occasion, la ministre de l’industrie s’est dite ‘’honorée d’être parmi vous aujourd’hui pour vous souhaiter la bienvenue à Niamey, et plus particulièrement à cette conférence parallèle au Sommet Extraordinaire de l’Union Africaine que le Niger a eu le privilège d’accueillir cette semaine du 20 au 25 Novembre 2022’’.
Elle n’a pas manqué de présenter sa profonde ‘’gratitude aux organisateurs de cet évènement, spécialement la Commission de l’Union Africaine et la PAQI (Infrastructure Panafricaine de Qualité) ainsi que l’Agence Allemande de Métrologie (PTB) pour son soutien technique et financier et son engagement toujours renouvelé au renforcement des capacités des institutions de qualité du continent africain contribuant ainsi à son intégration économique au niveau mondial’’.
Par ailleurs, Mme Gourouza Salamatou a fait remarquer que ‘’l’industrialisation et la diversification économique constituent des objectifs primordiaux de la plupart des dirigeants africains. Cependant, malgré les efforts individuels déployés par certains pays, beaucoup reste à faire sur le plan de l’intégration économique régionale et intra africaine’’.
‘’Les défis de notre continent restent énormes et l’Afrique reste fortement dépendante des exportations de produits de base et agricoles tandis que la plupart des biens d’équipement ou des denrées alimentaires importés viennent d’autres continents’’ a-t-elle laissé entendre tout en indiquant que ‘’les barrières non tarifaires pouvant résulter des normes, règlements techniques et des procédures d’évaluation de la conformité non harmonisées pour les produits et services faisant l’objet des échanges commerciaux, augmentent les coûts commerciaux sur le continent’’.
Ainsi, a-t-elle suggéré, ‘’une collaboration continentale dans les domaines de la normalisation, de la métrologie, de l’accréditation, et de l’évaluation de la conformité fondée sur les meilleures pratiques internationales, fournira la plateforme nécessaire pour s’assurer que les mesures non tarifaires n’entravent le commerce intra- africain et international’’.
Dans ce contexte, ‘’le rôle des Infrastructures Nationale et Panafricaine (PAQI) de Qualité sera très vital et la mise en place au niveau continental des infrastructures de qualité adéquates, harmonisées, et reconnues sur le plan international permettra de stimuler le commerce intra-africain, l’industrialisation ainsi que la mise en œuvre réussie de l’accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)’’ a fait savoir la ministre nigérienne.
Cependant, selon Mme Gourouza Salamatou, ‘’la qualité n’est pas le fruit du hasard, elle doit être délibérément intégrée aux processus de production et dans la prestation de services ainsi que dans les programmes d’industrialisation et de diversification économique de l’Afrique. On devrait ainsi continuer à investir dans la qualité en développant et en soutenant des institutions de qualité aux niveaux national, régional et continental pour que la ZLECAF continue à être un succès pour le continent’’.
Enfin, la ministre de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes a renouvelé ‘’l’engagement du Niger dans sa participation à toutes les initiatives visant à promouvoir l’infrastructure qualité au niveau national, régional, continental et international’’ avant de souligner que ‘’la qualité n’est pas une fin en soi, c’est un parcours, investissons donc dans la qualité pour que l’Afrique prospère’’.
Le Directeur général de l’ANMC, M. Zakari Oumarou Abdoul Kader, quant à lui, a fait savoir que dans le cadre de cette conférence, ‘’nous avons spécifié le thème surtout sur l’industrie des textiles dont l’Agence Nigérienne de Normalisation de Métrologie et de Certification est co-organisatrice avec l’infrastructure panafricaine de qualité (PAQI).
Selon M. Abdoul Kader, ‘’le choix du thème sur les textiles n’est pas un fait de hasard, parce que c’est tout le monde qui en utilise et qui doit s’habiller et aussi les textiles interviennent dans beaucoup d’autres activités de la vie quotidienne des africains’’.
‘’Ce domaine est de plus en plus en recul ou presque délaissé au profil des produits importés d’ailleurs. Cependant, le thème du panel a été choisi pour voir comment améliorer l’aspect qualité de tous les produits des textiles et de la mode africaine afin qu’au lieu de les remplacer, que nous africains, ayons une identité vestimentaire et une identité en matière de tout ce qui est utilisation textile dans le monde et un peu partout’’ a-t-il poursuivi.
‘’La place de la qualité est aujourd’hui d’une manière générale primordiale, faire la qualité n’est plus un choix ni une option comme l’a indiqué la ministre, mais plutôt une obligation’’ a expliqué le DG de l’ANMC selon qui ‘’le public est de plus en plus exigeant et le client n’achète pas du n’importe quoi. Par conséquent, ‘’il faudrait au moins que le produit réponde à un certain nombre d’exigence normative, car on ne peut avoir de produit compétitif sur le marqué tant qu’on ne réponde pas à ces exigences’’.
Par conséquent, a-t-il conclu, ‘’ on ne saurait parler de développement, ni d’industrialisation sans mettre un accent sur l’aspect qualité car quelques soient les investissements ou les politiques que nous aurons à mener dans le cadre de l’industrialisation ou du développement économique, ça va encore toujours rester insuffisant et nos produits ne vont pas être compétitifs non seulement sur la marque locale, mais aussi à l’international ‘’.
DBZ/AS/ANP 0125 novembre 2022