Niamey, 09 Déc (ANP)- Le Ministre de la Justice Garde des sceaux, M. Itka Abdoulaye a présidé, ce vendredi 9 décembre 2022 dans les locaux de la Haute Autorité à la lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), la cérémonie de lancement des activités commémoratives de la journée internationale de lutte contre la corruption au cours de laquelle il a été relevé que pour la période 2021-2022, la HALCIA a enregistré 323 plaintes dont 197 traitées, 50 rapports remis au Président de la République et 30 au procureur.
Le thème pour cette édition 2022, « Unir le monde contre la Corruption », a été choisi par l’Organisation des Nations Unies, et met en évidence le lien crucial entre la lutte contre la corruption et la paix, la sécurité et le développement.
Il est également d’une importance capitale parce qu’il met l’accent sur le rôle des principales parties prenantes et des individus dans la prévention et la lutte contre la corruption.
Pour rappel, c’est le 31 octobre 2003, que l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Convention des Nations Unies contre la corruption et a décidé de consacrer le 9 décembre de chaque année, Journée internationale de lutte contre la corruption, afin de sensibiliser le monde au problème de la corruption et de faire connaître le rôle de cette Convention.
Dans son intervention, M. Itka Abdoulaye a indiqué que « la présence remarquée des représentants des institutions de l’Etat, des Partenaires techniques et financiers, de la société civile et des autres segments de l’Etat est la marque du grand intérêt porté à cette question et aux missions confiées à la HALCIA et aux autres structures nationales de lutte contre la corruption».
Le Ministre de la justice a également précisé que « le Gouvernement sait le rôle important que jouent les structures de lutte contre la corruption en général et la HALCIA en particulier, dans la promotion de la bonne gouvernance, de l’intégrité , de la responsabilité et de la transparence qui sont autant de valeurs devant servir de repères à notre pays pour son développement ».
Aussi, a-t-il ajouté, ‘’c’est conscient des interrelations entre la lutte contre la corruption et le développement, que notre gouvernement a intégré la dimension « lutte contre la corruption dans ses priorités de développement définies dans le Programme de Développement Économique et Social (PDES), cadre de référence de la politique économique et sociale du pays et du Plan de réformes de gestion des finances publiques ‘’.
Selon M. Ikta Abdoulaye, « nous savons qu’investir dans la lutte contre ce fléau a des retombées économiques importantes pour le développement car ceci permet de libérer des ressources financières importantes pouvant impacter positivement l’atteinte des objectifs de développement durable ».
C’est pourquoi, a-t-il poursuivi « je m’engage, au nom du gouvernement de concerter avec les Partenaires Techniques et Financiers du Niger à agir pour la mobilisation des ressources nécessaires en vue de soutenir la Stratégie Nationale de lutte contre la corruption, dès sa révision ».
Le Président de la HALCIA, M. Mai Moussa Elhaji Tassiou, a pour sa part remercié tous ceux qui ont répondu présents à leur invitation, avant d’indiquer que « cette année la HALCIA a choisi de commémorer la journée internationale de lutte contre la corruption en mettant un cachet particulier sur deux (2) structures importantes de mobilisation des ressources internes à savoir la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes ».
A cet égard, a fait savoir le Président de la HALCIA, deux conférences-débat sont prévues les 13 et 14 décembre sur le thème «Audit et contrôle des services fiscaux et douaniers comme facteurs de mobilisation des ressources ».
« Il s’agit pour nous de marquer notre volonté commune à travailler ensemble pour renforcer les capacités de l’Etat à financer son développement », a ajouté M. Mai Moussa.
Le Président de la HALCIA a aussi rappelé que la lutte contre la corruption est une mission permanente qui requiert engagement et détermination. La HALCIA s’y attèle résolument avec la participation des autres structures institutionnelles et non institutionnelles de l’Etat.
Au titre de cette année, selon M. Maï Moussa, la HALCIA a déployé des actions sur plusieurs axes à savoir : celui de la sensibilisation et de la formation des acteurs ; du monde scolaire, les parlementaires, les acteurs de la société civile, les forces de défense et de sécurité, les magistrats, les leaders régionaux, etc.
L’axe de la lutte pour l’organisation des examens et concours propres où 68 examens et concours ont fait l’objet de supervision à la satisfaction des parties prenantes.
La mise en œuvre d’un programme de promotion de la gouvernance dans les services publics qui a consisté à mettre en place des cellules gouvernance et à travailler ensemble pour l’élaboration et la mise en œuvre de plans d’action sectoriels.
Le front de la lutte contre la spoliation des biens publics ; les actions pour une mobilisation soutenue des ressources de l’Etat. Actions vers lesquelles la HALCIA est actuellement portée et qui consistent à contrôler les opérations de recettes et de dépenses de l’Etat.
Dans le domaine des investigations, la HALCIA a enregistré au cours de la période 2021-2022, 323 plaintes ; 197 ont été retenues pour traitement au terme duquel 50 rapports ont été transmis au Président de la République et 30 au Procureur de la République.
La lutte contre l’impunité constitue la pierre angulaire de la lutte contre la corruption. C’est pourquoi, ‘’il nous paraît urgent de renforcer le mécanisme de traitement judiciaire des dossiers d’investigation sur la corruption et les infractions assimilées’’ a indiqué le président de la HALCIA..
En effet, la répression est un des outils essentiels de prévention de la corruption à travers l’exemple que la sanction imprime.
Cette année, la HALCIA est aussi engagée dans la révision de la stratégie nationale de lutte contre la corruption avec l’arrivée du terme du 1er cycle de sa mise en œuvre.
Le président de la HALCIA a aussi annoncé que son institution a bénéficié cette année d’un nouvel appui de son partenaire principal qu’est la Délégation de l’Union Européenne à travers la signature d’un contrat de subvention d’un montant de 850 millions de FCFA relatif à l’appui de lutte contre la corruption et au renforcement du contrôle de l’Etat.
Notons aussi que plusieurs intervenants ont pris la parole pour demander à l’ensemble du peuple nigérien de contribuer dans cette lutte commune afin de bannir la corruption dans le pays.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence des Présidents des Institutions de la République, des membres du Gouvernement, des députés nationaux, des représentants des missions diplomatiques et des organisations internationales, des PTF, des membres du corps judiciaire, des responsables des FDS, des représentants des OSC et de plusieurs autres invités.
ADA/AS/ANP 0081 décembre 2022