NIAMEY, 12 Mars (ANP) – Le Ministre du Pétrole du Niger, M. Mahamane Sani MAHAMADOU, et le Ministre de l’Eau et des Mines du Bénin, M. Samou SEIDOU ADAMBI, ont effectué, du 09 au 11 mars 2023 à Koulélé sur le site pétrolier d’Agadem, dans la Région de Diffa, une visite de terrain au niveau des différentes infrastructures en cours de construction dans le cadre du projet de Pipeline Export Niger-Bénin.
Arrivés dans l’après-midi du 09 Mars, ils ont été accueillis à la piste d’atterrissage de Jaouro, qui abrite le camp de la CNPC, la société qui exploite le pétrole nigérien du bloc d’Agadem, par le Gouverneur de la Région de Diffa, M. Smaine Younouss.Les deux délégations ont ensuite directement mis le cap sur Koulélé où elles ont passé la nuit dans le camp de la société CPP en charge de la construction des installations du pipeline.C’est dans la matinée du 10 Mars que les deux Ministres ont visité plusieurs chantiers dont notamment celui de la station initiale du Projet, à partir de laquelle toute la production pétrolière sera acheminée vers le port de Sèmé au Bénin, ainsi que le chantier d’installation de lignes haute tension alimentant les puits de pétrole en énergie.Ils ont ensuite présidé la réunion du Comité Inter-Etat de pilotage du Projet de construction du Pipeline Export Niger-Bénin (PENB), un cadre d’échanges mis en place dans le cadre de l’Accord bilatéral signé le 23 janvier 2019 entre la République du Niger et la République du Bénin, relatif à la construction et à l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par pipeline.Le Comité Inter-Etat de pilotage du Projet de construction du Pipeline Export Niger-Bénin est chargé, entre autres, du suivi de la mise en œuvre de l’Accord bilatéral ; du suivi auprès des autorités compétentes de chaque Partie de la mise en œuvre des procédures et de l’exécution de toute diligence en vue de la mise à la disposition des Transporteurs des terrains nécessaires au Système de Transport ; mais aussi de l’évaluation et de l’établissement de la liste des produits, matériels, matériaux et équipements nécessaires au Système de Transport, conformément à la réglementation en vigueur dans les Etats Parties.
Ce sont les réserves de pétrole importantes du Niger, note-t-on, qui ont nécessité la construction d’un pipeline devant permettre de les transporter pour les vendre sur les marchés internationaux.
C’est ainsi que le Niger, le Bénin et le groupe chinois CNPC se sont entendus, à travers un accord bilatéral et des conventions bipartites, afin que le pipeline export suive un tracé Niger-Bénin.
Cet oléoduc sera d’une longueur de 1950 km (1275 km au Niger et 675km au Bénin) de la station initiale située à Agadem au Niger jusqu’au terminal de Sèmé au Bénin.
D’un diamètre de 20 pouces, il sera composé de 8 stations de pompage (6 au Niger et 2 au Bénin), de 59 stations des vannes, d’un terminal pétrolier à Sèmé (d’une capacité de 2 millions de barils de stockage) duquel deux pipelines sous-marins de 15 kilomètres seront destinés à charger des tankers d’une capacité d’un million de barils.
Le pipeline aura une capacité nominale supérieure à 100.000 barils par jour et le montant de l’investissement s’élève à 2,1 milliards de dollars. L’Etat du Niger est actionnaire à hauteur de 15% dans le pipeline.
Ce projet d’infrastructure gigantesque à cheval entre le Niger et le Bénin sera le plus long pipeline d’Afrique. Lancés le 17 Septembre 2019, les travaux de construction avancent normalement. Le taux de réalisation des travaux est actuellement de 75%. Ils s’achèveront au cours de cette année 2023 pour permettre la première livraison du brut au large du port de Sèmé.
Notons qu’en plus de la CNPC, deux autres compagnies pétrolières opèrent également sur d’autres blocs au Niger. Il s’agit du Groupe Sonatrach (SIPEX) et la société Savannah Energy. Toutes deux, en phase de recherche active, ont réalisé des découvertes significatives au cours des 3 dernières années : SIPEX sur le bloc Kafra (frontière avec l’Algérie) et Savannah sur R3 (rendu de CNPC).Il en résulte que les 3 compagnies pétrolières ayant mené des activités intensives de recherche depuis leur installation au Niger ont toutes réalisé des découvertes significatives sur des bassins différents. Ces succès sont très encourageants pour le Niger qui souhaite attirer de nouveaux investisseurs pour mener des opérations de recherche sur la quarantaine de blocs pétroliers encore libres dont il dispose.
Pour ce faire, le Niger dispose d’un Centre de Données Pétrolières (CDP) de qualité situé à Niamey, ouvert aux investisseurs potentiels souhaitant réaliser des pré-études sur la base des travaux antérieurs (40.000 km de sismiques 2D et 13.000 km2 de sismiques 3D, données de 388 puits, 57.000 km de gravimétrie-magnétique, etc.).
KPM/ANP 0088 Mars 2023