Niamey, 04 Sept (ANP)-Les manifestants passent leur 3ème journée de mobilisation, ce dimanche 03 septembre 2023, devant la base aérienne de Niamey (Rond-point Escadrille) pour exiger le départ des troupes militaires françaises sur le sol nigérien.
Ils étaient des milliers, les habitants de Niamey, venus de tous les quartiers, à répondre à l’appel du mouvement M62 pour exiger le départ des troupes militaires françaises du territoire nigérien.
Pour ces manifestants, qui scandaient des slogans anti français, le Rond-point « Escadrille » doit être renommé Rond-point de la « Résistance ».
Selon Professeur Amadou Saibou Adamou, enseignant à l’université de Niamey, « c’est tout à fait naturel que les français s’en aillent. Il faut bien qu’ils comprennent qu’il y a un moment pour chaque chose, alors le moment est venu pour que nous récupérions notre souveraineté pour que la soumission se transforme en coopération s’ils veulent, sinon on prend totalement notre liberté en main ».
Notre dignité pour moi se résume en trois grandes lignes, a-t-il indiqué « d’abord l’instauration d’une justice dans ce pays, ensuite le développement d’une économie résiliente, nous sommes trop pauvres nous ne dépendons pas de nous on se contente des autres pays, il nous faut construire une économie résiliente et enfin travailler sur l’éducation, éduquer notre peuple par l’action sous l’ombre de Dieu « .
Pour sa part, le coordinateur du mouvement M62, M. Abdoulaye Seydou a déclaré que »votre forte mobilisation de ces trois jours conformément à l’appel de notre mouvement, le M62 (Union Sacrée pour la Sauvegarde de la Souveraineté et la Dignité du Peuple) est à saluer ».
La mobilisation de ces trois jours, a poursuivi le coordinateur du M62 a »un double objectif, d’abord pour prouver à la face du monde la légitimité de nos dirigeants qui ne dépend que de la seule volonté du peuple nigérien souverain, et non du Président Français qui doit, plus se soucier de sa propre légitimité que celle du dirigeant d’un autre Pays, car c’est pour la première fois dans l’histoire politique de la France qu’on a un gouvernement qui gouverne sans majorité. D’où le chaos qui s’installe chaque jour en France avec des manifestations violentes et violemment réprimées ».
« ‘C’est pour démontrer la détermination de notre peuple à faire partir les forces françaises, car ici, c’est chez nous, et nous ne voulons plus d’indépendance sous haute surveillance », a-t-il soutenu tout en interrogeant sur « comment peut-on au 21 siècle, Un Pays, fut-il une puissance nucléaire, peut faire la guerre à un autre Pays souverain parce qu’il dit qu’il ne veut plus de son aide militaire. Une aide qui, en réalité, n’est pas sincère, et qui n’a pour seul objectif que la déstabilisation du Sahel et la protection de dirigeants illégitimes à leurs services contre les intérêts des peuples qu’ils prétendent pourtant servir « .
»Nous saluons les pays amis et frères du continent et plus particulièrement du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée, de l’Algérie, du Tchad, de la Chine, et autres pour leur solidarité et leur soutien vis-à-vis du peuple nigérien face aux sanctions ignobles et inhumaines de la CEDEAO, de l’UEMOA et de l’Union Européenne » a-t-il lancé devant les manifestants.
Le coordonnateur du M62 a, enfin, rassuré les autorités de »notre soutien sincère dans leur politique actuelle » tout en les exhortant, conformément aux principes de la continuité de l’Etat, »à prendre des mesures importantes contre la vie chère, l’injustice et la mauvaise gouvernance conformément aux recommandations de notre déclaration du Mercredi 30 Août 2023 car le peuple a soif d’assainissement et espère voir Mahamadou Issoufou rendre compte au même titre que Mohamed Bazoum de sa gestion catastrophique de notre Pays, notamment la corruption, la compromission des intérêts nationaux en matière d’exploitation des ressources naturelles, l’installation illégale des bases militaires étrangères, les crimes économiques à l’image du projet de construction du chemin de fer, etc ».
Pour rappel, cette manifestation historique de 3 jours a commencé depuis le 1er août avec pour objectif d’exiger le départ de l’armée française du sol nigérien et cela après l’expiration du délai accordé par les autorités nigériennes.
MAM/AS/ANP 011 septembre 2023
