Niamey, 2 nov (ANP)- Le Ministre d’Etat, de l’intérieur, de la sécurité publique et de l’administration du territoire, le Général de Brigade Mohamed Toumba, le Ministre de la justice et des droits de l’homme, M. Alio Daouda et le Secrétaire Général du Ministère de la Communication, M. Moustapha Tinao ont co-animé un point de presse, dans la matinée de ce jeudi 2 novembre 2023 dans les locaux du Ministère de l’Intérieur en vue de mettre en garde contre certains comportements haineux visant à déstabiliser la cohésion sociale au Niger.
En prenant la parole à cette occasion, le Général de Brigade Mohamed Toumba a fait remarquer que ‘’ces tentatives de déstabilisation ont jusqu’à ce niveau pris deux tons dont la tentative d’exfiltration du Président déchu Bazoum Mohamed suite à laquelle le CNSP a fait un communiqué sur cette affaire. La justice a été saisie pour faire toute la lumière et le procureur général auprès de la cours d’appel de Niamey a tenu un point de presse à cet effet le mardi 31 octobre dernier’’.
Aussi, a-t-il souligné ‘’les messages haineux à relent clanique, ethnique et racial sur les réseaux sociaux et d’autres moyens de presse, toutes choses contraires à nos lois, à nos traditions de vivre ensemble et à nos valeurs culturelles et religieuses, car le Niger est un pays de bons croyants vivant en paix entre eux’’.
Cependant, le ministre de l’intérieur a indiqué que ‘’le CNSP et le gouvernement de transition ne laisseront personne déstabiliser le Niger ou arrêter la marche patriotique et historique que le peuple nigérien entreprend pour le conduire vers sa souveraineté et sa dignité’’.
Le Ministre de la justice, M. Alio Daouda, quant à lui, a rappelé que ‘’suite aux événements du 26 juillet 2023, il a été observé que beaucoup de publications de nature à porter atteinte à la quiétude, à la paix et à la cohésion sociale ont été relayées par les réseaux sociaux et les risques graves de division et d’incitation à la haine et à la violence que ces comportements faisaient courir à notre pays, nous avaient conduits à instruire les procureurs généraux pour prévenir les auteurs de ce type d’agissements à travers des points de presse’’.
Cependant, ‘’malgré les mises en garde adressées, ces comportements persistent encore et s’assimilent à une défiance à l’autorité de la loi, les réseaux sociaux continuent d’être inondés de messages de haine et d’invectives véhiculés de manière consciente ou non avec pour motivation dans certains cas, la remise en cause de notre unité nationale’’ a-t-il dénoncé.
‘’S’il faut se réjouir de l’existence de ces espaces de liberté où devait régner la convivialité entre citoyens et l’expression plurielle des opinions, il faut aussi regretter et condamner avec fermeté certains dérapages’’ a fait remarquer le ministre selon qui, ‘’ces messages devenus récurrents, constituent, il ne faut pas en douter, des matières à poursuites devant les tribunaux aussi bien pour des faits constituant des infractions à la loi que ceux qui sont passibles de la législation réprimant la cybercriminalité’’.
Par ailleurs, ‘’il nous est rapporté, et nous l’avons aussi constaté, que des discours appelant à la haine ethnique sont quotidiennement diffusés, des plus hautes autorités aux simples citoyens, personne n’est épargné et les nombreuses procédures diligentées au niveau de plusieurs tribunaux de notre pays témoignent de cette dérive’’ a-t-il fait savoir.
Pour illustrer son propos, le ministre Alio Daouda a porté à la connaissance ‘’de l’opinion publique que des infractions au code pénal et à la cybercriminalité ont été constatées sur la période allant du 1 août au 27 octobre 2023’’ avant d’énumérer les lois qui s’imposent à chacune de ces infractions.
En conclusion, ‘’s’il est admis que chaque citoyen doit jouir de la liberté d’expression et que la liberté d’expression doit s’entendre de la liberté d’exprimer librement ses opinions, c’est à dire de la liberté de dire ce qui plait et ce qui ne plait pas, il faut cependant rappeler que cette liberté qui est encadrée par la loi, ne signifie pas l’expression sauvage des opinions. Les invectives appelant à la haine ethnique ou raciale qui mettent à rude épreuve l’unité nationale et le vivre en commun, les atteintes délibérées à l’honneur et à la réputation des personnes, les discrédits sur les décisions judiciaires, les outrages aux représentants de certaines institutions ne sauraient avoir libre cours’’ a-t-il prévenu.
‘’C’est pourquoi, des instructions fermes sont données aux parquets pour identifier, rechercher et interpeller les auteurs des dérapages inacceptables et les déférer devant les juridictions pour qu’ils répondent de leurs actes. Le Gouvernement demande aux citoyens non seulement de s’abstenir de ce genre de comportements, mais aussi de dénoncer auprès des parquets et des services d’enquête, tous ceux qui se livrent à ce genre de comportement attentatoire à la cohésion et à l’unité dont notre pays a besoin pour se construire et se renforcer’’ a-t-il conclu.
Le Secrétaire général du ministre de la communication a, à son tour, partagé certains messages qui véhiculent sur les réseaux sociaux visant à déstabiliser la paix avant de rappeler que ‘’l’Etat a adopté plusieurs textes législatifs, règlementaires et une stratégie nationale de cyber sécurité qu’il juge appropriés et suffisants pour mettre en œuvre la politique nationale de cyber sécurité’’.
Le ministre d’Etat, le Général de Brigade a, en conclusion, rappelé que ‘’toutes ces actions, ces manipulations politiciennes et agitations procèdent d’une tentative de déstabilisation de notre pays par une puissance étrangère qu’est la France avec la complicité de certains nigériens traitres à la nation qui feront tout pour que le Niger revienne sous leur domination totale et revenir à l’ancien système dans lequel les dirigeants sont leur marionnettes, un système dans lequel les dirigeants se soucient plus de l’intérêt de la puissance colonisatrice et de leur clan que de l’intérêt du Niger’’.
Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, ‘’il faut inscrire la tentative d’exfiltration du Président déchu et les incitations à la haine ethnique et raciale sur les réseaux sociaux ainsi que d’autres moyens de presse, qui n’est rien d’autre que leur vieille politique qui est de diviser pour régner’’.
Enfin, ‘’le seul tort du peuple nigérien, c’est que nous voulons que notre pays soit libre, que l’on trouve notre dignité et que le peuple décide en toute souveraineté dans l’intérêt du Niger’’ a indiqué le ministre d’Etat avant d’inviter l’ensemble de la population à la retenue et à avoir le sens de l’histoire car ‘’c’est l’une des plus belles pages de notre pays que nous sommes en train d’écrire tous ensemble et le Président Abdourahamane Tiani ainsi que l’ensemble des membres du CNSP et du gouvernement ont pris la responsabilité de mettre fin au régime que vous connaissez et décidé d’engager le Niger sur la voie de son indépendance véritable et la refondation de l’Etat pour le bonheur des nigériens sans distinction et sans différenciation’’.
DBZ-AHT/AS/ANP 013 novembre 2023