Niamey, 25 juillet (ANP) – Le Gouvernement de transition du Niger a acté le 24 juin le retrait du permis de grande exploitation d’uranium dit ‘’Imouraren’’ détenu par la multinationale française Orano, anciennement Areva.
Les autorités expliquent que la Société Imouraren titulaire du permis depuis 2009 devrait entamer les travaux du gisement en janvier 2011 pour une première production prévue en 2012.
‘’Nonobstant les reports accordés à l’opérateur a sa demande, Imouraren SA n’a pas pu honorer ses engagements en dépit des mises en demeures du 11 février 2022 et puis du 24 mars 2024 du ministère des mines’’, justifie-t-on.
L’opinion Nationale a apprécié favorablement la décision du gouvernement du Niger concernant le retrait en mai dernier, du permis pour grande exploitation d’uranium dénommé « Permis IMOURAREN » à la Société IMOURAREN SA pour cause du non-respect de la réglementation.
Une décision souverainiste ….
Le Secrétaire Exécutif Permanent (SEP) du Réseau de Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB) M. Ali Idrissa Nani a salué cette décision courageuse qui donne du crédit aux autorités nigériennes en charge de la gestion des ressources minières et pétrolières.
Cet acteur de la société civile qui milite pour une meilleure répartition des revenus issus des industries extractives entre l’Etat nigérien et les groupes étrangers a rappelé que son organisation avait attiré l’attention des autorités nigériennes de l’époque que la société Areva devenue Orano n’a pas prit ce permis pour l’exploiter dans l’immédiat, mais plutôt pour qu’il sert de réserve pour eux.
« Heureusement aujourd’hui vous avez vu des autorités assez courageuses qui ont pris leur responsabilité pour amener dans le cadre de l’exploitation de ce permis à respecter les lois et règlements de la république qu’on aurait dû faire depuis longtemps », a-t-il noté tout en expliquant que cela « permet aux autres compagnies de pouvoir se dire que le Niger n’est pas un no man’s land et que le Niger n’est pas pays aussi où on peut tout se permettre et où on peut n’est pas respecter les lois ».
Le Secrétaire Exécutif du ROTAB a par la suite demandé que le Niger puisse aujourd’hui mettre rapidement ce permis sur le marché international afin de l’octroyer aux plus offrants avec des garanties d’exploitations et aussi de respect de nos lois et règlements.
« Notre souhait aussi est de voir les autorités actuelles apportées de retouches aux codes minier et pétrolier que certains aspects et insuffisances puissent être corrigés afin que le Niger puisse profiter au maximum de ses ressources », a-t-il souhaité.
Crédibilité vis -à vis des autres compagnies
Ali Idrissa Nani d’expliquer que le retour du permis d’imouraren dans le domaine public est une bonne chose en ce sens qu’il « donne du crédit aux autorités nigériennes en charge de la gestion des ressources minières et pétrolières pour que les autres compagnies puissent nous respecter et respecter leurs engagements ».
Quant à M. Bana Ibrahim membre du Front Patriotique pour la Souveraineté du Niger (organisation de société civile), il a rappelé qu’après 12 ans ce permis n’a toujours pas fait l’objet d’une mise en exploitation malgré les promesses faites par les autorités françaises et l’entreprise ORANO et surtout malgré le manque à gagner que cela a créé au niveau du Niger en termes d’emplois et en terme ressources additionnelles.
Nous sommes fiers de cette décision par ce qu’elle prouve que désormais les autorités du Niger ont à cœur de protéger les intérêts de notre pays devant les ‘‘agissements de l’impérialisme et du néocolonialisme français ‘’, a-t-il dit tout en réaffirmant que « Nous soutenons à cent pour cent cette décision et nous sommes ravis que le CNSP prennent cette posture vis-à-vis d’un grand groupe comme ORANO ».
Le site d’Imouraren, considéré en 2009 comme l’un des gisements uranifères les plus importants au monde est situé dans le département d’Arlit, région d’Agadez. Les travaux de son exploitation ont été lancés en 2009, note-t-on.
Retrait aussi de certains permis pour non-respect de la loi
Après une mise en demeure en date 03 janvier 2024, suivie d’effet la société SAVANNAH ENERGY a perdu le permis qu’il détient depuis 2015 pour la mise en valeur des blocs R1R2R3R4.
Le Niger a aussi retiré le permis d’exploitation d’uranium dénommé » MADAQUELA 1 » attribué en 2016 à la société GoviEx Niger Holding Ltd. Après 8 ans la société n’a effectué des activités d’exploitation dudit périmètre.
La société SIPEX qui détient le bloc Kafra depuis 2005, dont les travaux de mise en valeur des réserves identifiées n’ont pas été effectués a reçu du ministère du Pétrole une lettre de mise en demeure le 04 mai 2024, note-ton.
Le Niger producteur de l’Uranium depuis 1968, se classe au 7ème rang des pays producteurs au monde.
Cette production est soutenue par l’exploitation des mines d’Arlit de la Société des Mine de l’Air (SOMAÏR) ; ceux de la Compagnie minière d’Akouta (COMINAK) dont les travaux sont en arrêt depuis 2021. Les mines d’Azelik (SOMINA) dont la reprise des activités est annoncée très prochainement.
AIO/CA/KPM/ANP 0139 Juillet 2024